FRIESZ, Emile Othon (1879-1949)

Autograph manuscript
N.p, c. 1938, 4 pp. in-8°

« In art, let us not forget, fashion is the mask of death»

EUR 2.800,-
Add to Selection
Fact sheet

FRIESZ, Emile Othon (1879-1949)

Autograph manuscript
N.p, c. 1938, 4 pp. in-8°
Slightly cropped margins without affecting the text
First draft manuscript for his speech at the Carnegie Institute in Pittsburgh

Important first draft manuscript, true manifesto of the Fauvist School and its representatives since its beginning


« En même temps que c’est pour moi un grand honneur cette année d’avoir été invité à faire partie du jury international de l’exposition annuelle de la Fondation Carnegie, j’y trouve là une saveur toute particulière dans sa contradiction même avec les heures tourmentées de ma jeunesse.
Qui m’eut dit alors (c’était aux environs de 1900 – 1908) que venu de l’impressionnisme, pendant les grandes recherches du Fauvisme, qui furent miennes en corrélation avec les Matisse, Derain, Marquet, Vlaminck, Dufy et quelques autres […]
A cette époque je fuyais les aréopages désuets au auxquels je ne croyais plus, dont je n’admettais pas les formules académiques c’est à dire celles où l’art n’est déclaré valable que lorsqu’abolissant l’instinct et ses applications vivantes on tue le passé et le présent […]
Aujourd’hui – il apparaît au contraire qu’après les conquêtes de différents mouvements et l’authenticité de leurs apports il peut se produire une équivalence de qualité avec le passé. Il n’y a pas d’art moderne et d’art ancien. Mais l’art tout court qu’est la tradition de la peinture ce qu’Adam et Eve sont à la tradition de l’homme.
Alors il devient possible qu’un jury soit constitué par un petit nombre d’artistes au talent éprouvé à la sincérité indiscutable reconnus par leurs pairs.
Qui tente en toute justice et sans parti pris de choisir et de compenser un des leurs déjà choisi parmi les meilleurs. […]
Dans votre grand et noble pays d’Amérique […] n’est-ce pas le président Roosevelt qui luttant contre la difficulté du temps, offrit aux artistes de son pays de décorer les murs de fresques d’où peut-être un monument comparable à celui de la Renaissance Italienne et amener la jeune peinture américaine à une expression personnelle et éternelle.
Qu’elle ne lui soit point reproché les emprunts à l’École Française que je déclare admirable sans modestie pour mon pays, car elle a prouvé une fois de plus loin de la récente exposition à Paris en 1937 au Palais de Tokio qu’à travers les siècles des primitifs d’Avignon à Cézanne, on ne peut trouver une défaillance le long de ce merveilleux enchaînement. Des peintres n’ont pas eu peur d’emprunter tour à tour aux écoles italiennes, espagnoles, holandaise, anglaise allemandes – mais ils ont sus “digérer”, mettre en ordre, créer la lumière et la mesure. 
En art, il ne faut pas oublier, la mode est le masque de la mort. […]
Tradition vivifiée en des recherches les plus hardies, c’est la leçon de peinture qu’on trouve à l’exposition annuelle de l’Institut Carnegie »


As a young man, Friesz began to make frequent trips away, not necessarily travelling very far, but looking for subjects for his work, usually landscapes. Among the places he visited were the Creuse region around 1903, Antwerp in 1905, returning there with Braque in 1906, and La Ciotat, Cassis and L’Estaque in 1906-1907, again in the company of Braque. In Paris he frequently moved lodgings until 1914. He moved in with Henri Matisse at the Couvent des Oiseaux from 1905-1910, that is to say at the period when Fauvism was at its height. In 1908 he returned to his native Normandy to reimmerse himself in his early environment; he would return to the region throughout his life. He made a trip to Munich with Dufy in 1909, and visited Portugal in 1911-1912 and Belgium in 1912. In 1914 he was called up and assigned to technical services, not being demobilised until March 1919, although he did manage to maintain a certain independence. From 1914 until his death he lived in Paris at 73 Rue Notre-Dame-des-Champs, where he occupied Bouguereau’s old studio. He made frequent trips to Cap-Brun near Toulon where, in 1923, he acquired a property called Les Jarres, as well as making numerous visits to Normandy and Le Havre.