VALÉRY, Paul (1871-1945)

Sentence autographe signée « Paul Valéry »
S.l.n.d., [après 1930], 1 p. in-8° oblongue

« La plus étrange pensée du monde : Il y aura des hommes après nous »

EUR 1.500,-
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Fiche descriptive

VALÉRY, Paul (1871-1945)

Sentence autographe signée « Paul Valéry »
S.l.n.d., [après 1930], 1 p. in-8° oblongue sur papier vergé beige
Parfait état de conservation

Belle sentence du poète, résumant en quelques mots l’éphémérité de l’existence humaine


« La plus étrange pensée du monde :
Il y aura des hommes après nous.
Paul Valéry »


Le poète compose cette sentence à la demande son ami et secrétaire bénévole Julien-Pierre Monod, ce dernier souhaitant la sceller sur un banc de sa propriété d’Anthy.
Valéry envoie la sentence à Monod sur un « petit papier » le 18 août 1930 et la recopie par ailleurs dans ses Cahiers : « J’envoie à Monod, qui réclame une sentence pour la sceller dans son banc d’Anthy, ceci : / Ceci est la plus étrange pensée du monde : / “Il y aura des hommes après nous.” »
Valéry publie une première variante de cette réflexion la même année dans le numéro du 10 décembre de La Muse française à lui consacré : « Entendez la parole la plus étrange : / Il y aura des hommes après nous. »
Le poète la répète au Collège de France, le 17 décembre 1943, dans le Cours de poétique.
En soulevant l’idée d’immédiateté perçue de notre vie et de son importance, Valéry provoque en nous un sentiment d’étrangeté mêlée d’inquiétude, en mettant en lumière la relative insignifiance de l’individu face à la durée de l’humanité. Il semble ainsi nous inviter à réfléchir sur notre propre finitude et à considérer que, bien qu’éphémères, la vie et le monde poursuivront leur cours.

Provenance :
[Album amicorum] col. Henri Reine

Bibliographie :
Cahiers – 1930, éd. CNRS, t. XIV, p. 551, repris dans l’anthologie des Cahiers, t. I, éd. Judith Robinson, Pléiade, 1973, p. 121
Œuvres II, éd. Jean Hytier, Pléiade, 1960, « Remarques de poète » – p. 1428-1430 (pour la variante du 10 déc. 1930)
Cours de poétique, t. II, éd. William Marx, p. 267