CHATEAUBRIAND (de), François-René (1768-1848)
Lettre autographe signée « Chateaubriand » [à Hippolyte La Morvonnais ?]
Paris, 18 juillet 1834, 2 p. in-8° à l’encre noire
« Bientôt je serai couché dans ma petite isle de sable et j’entendrai le bruit de vos pas et des flots »
Fiche descriptive
CHATEAUBRIAND (de), François-René (1768-1848)
Lettre autographe signée « Chateaubriand » [à Hippolyte La Morvonnais ?]
Paris, 18 juillet 1834, 2 p. in-8° à l’encre noire
Rousseurs éparses, restauration en marge gauche avec mise au ton
Émouvante lettre inédite de Chateaubriand, imaginant le repos éternel en son tombeau de l’îlot du grand Bey
« Vous avez été, Monsieur, fidèle au culte de la patrie ; c’est à la Bretagne que je fais honneur de tout ce que vous voulez bien dire de moi. À vous jeunes hommes l’avenir. Bientôt je serai couché dans ma petite isle de sable et j’entendrai le bruit de vos pas et des flots.
Vous voyez, Monsieur, qu’en parlant de M. l’abbé de la Mennais, vous m’avez mis en train de poésie. Recevez de nouveau, je vous prie monsieur, mes sentiments les plus empressés et l’assurance de ma considération la plus distinguée.
Chateaubriand »
Si Chateaubriand conçoit l’idée d’être inhumé sur l’îlot du Grand Bey (au pied des remparts de Saint-Malo) à partir de 1823, ce n’est qu’en 1828 qu’il fait concrètement part de son souhait au maire de l’époque, Auguste de Bizien du Lézard (1777-1852) : « Vous ne pouvez douter, Monsieur, du très vif intérêt que je prends à ma ville natale […] Il y a longtemps que j’ai le projet de demander à la ville de me concéder, à la pointe occidentale du Grand Bey, la plus avancée vers la pleine mer, un petit coin de terre tout juste suffisant pour contenir mon cercueil […] » (Corr. t. VIII, n°103). Tandis qu’il se voit d’abord opposé un refus pour des raisons politiques locales, l’affaire est reprise en 1831 sous l’impulsion du jeune poète malouin Hippolyte La Morvonnais (1802-1853). À la sollicitation de ce dernier, le Conseil municipal demande à l’État les quelques pieds de terre nécessaires à la sépulture du grand homme. Devenu entre-temps le nouveau maire de Saint-Malo, Louis-François Hovius (1788-1873) accède finalement à la demande de Chateaubriand.
L’écrivain meurt à Paris le 4 juillet 1848. Sa sépulture est transportée à Saint-Malo le 16 juillet. Il y est inhumé deux jours plus tard après une messe grandiose.
Inédite à la correspondance, cette lettre est vraisemblablement adressée à Hippolyte La Morvonnais, 32 ans à l’époque. Pieux et fervent catholique, il est le disciple et ami de Félicité Robert de Lamennais (1782-1854). On se souvient que Lamennais avait collaboré au journal Le Conservateur, fondé par Chateaubriand en octobre 1818.
Source :
Mémoires d’outre-tombe, t. 1, p. 441-443
On joint :
Un certificat d’authenticité établi par la librairie C. Coulet & A. Faure en date du 7 oct. 1971 (signé par G. Coulet)
Deux cartes postales (l’une affranchie [1905], l’autre vierge) figurant la tombe de Chateaubriand face à la mer
Une gravure d’époque de Chateaubriand en buste par Lecomte (cachet de collection, quelques légères rousseurs)