FLAUBERT, Gustave (1821-1880)

Deux lettres autographes signées « Gve Flaubert » à Émile Zola
[Paris, 15 nov. & 1er déc. 1871], 2 p. in-8°

« Je viens de finir votre atroce & beau livre ! J’en suis encore étourdi. C’est fort ! Très fort ! »

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Fiche descriptive

FLAUBERT, Gustave (1821-1880)

Deux lettres autographes signées « Gve Flaubert » à Émile Zola
[Paris, 15 nov. & 1er déc. 1871], 2 p. in-8°

Réaction à chaud de Flaubert après sa lecture de La Fortune des Rougon, premier volume de la saga des Rougon-Macquart


15 nov. 1871 :

« Mon cher confrère
en arrivant ici, je trouve votre volume sur ma table. Depuis combien de temps y est-il ? Je l’ignore.
Je vais le commencer dans ce soir – et dès que je l’aurai lu j’irai vous voir.
À bientôt donc & tout à vous.Gve Flaubert »

1er déc. 1871 :

« Je viens de finir votre atroce & beau livre ! J’en suis encore étourdi. C’est fort ! Très fort !
Je n’en blâme que la Préface. Selon moi elle gâte votre œuvre qui est si impartiale & si haute. Vous y dites votre secret, ce qui est trop candide – et vous exprimez votre opinion, chose que dans ma poétique (à moi) un romancier n’a pas le droit de faire.
Voilà toutes mes restrictions.
Mais vous avez un fier talent & vous êtes un brave homme !
Dites-moi par un petit mot quand je puis aller vous voir, pr causer longuement de votre bouquin.
 Je vous serre la main très cordialement & suis vôtre Gve Flaubert »


Si les futurs grands amis ne se connaissent que depuis peu, Flaubert se livre ici à des commentaires francs et sans retenue. L’écrivain de Croisset n’aura pas toujours la plume élogieuse avec Zola, notamment pour Le Ventre de Paris, s’inscrivant selon lui trop en profondeur dans la doctrine naturaliste. Il ne cachera pas en revanche son enthousiasme pour Nana, en 1880, quelques mois seulement avant de mourir.

Provenance :
Collection personnelle d’Émile Zola
Puis Alexandrine Zola, par descendance
Puis famille Le Blond-Zola, par descendance

Bibliographie :
Correspondance, éd. Jean Bruneau, Pléiade, t. IV, p. 411 et 424