MAURIAC, François (1885-1970)
Lettre autographe signée « François Mauriac » à Thierry Maulnier
S.l.n.d. [Paris, fin 1938 ?], 2 pp. in-8°
« Je vous le dis ce matin, à vous, que je considère comme la meilleure “tête” de votre génération – la seule qui, de notre côté, peut tenir contre Sartre… »
Fiche descriptive
MAURIAC, François (1885-1970)
Lettre autographe signée « François Mauriac » à Thierry Maulnier
S.l.n.d. [Paris, sans doute fin 1938], 2 pp. in-8°
En-tête à son adresse du 38, avenue Théophile Gautier à Paris
Filigrane : “Crown Liner” avec couronne
Deux mots caviardés et deux autres soulignés par Mauriac
Pliure centrale inhérente à la mise sou pli d’époque
Mauriac réagit avec émotion à la critique de Maulnier sur sa première pièce de théâtre, puis en profite pour éreinter Sartre au détour d’une phrase
« Cher Thierry,
Rien ne pouvait me toucher, me rassurer, me consoler comme l’a fait votre article de Combat.
Entre nous, j’étais très inquiet, très troublé par les demi louanges de [Jacques] Lemarchand… “en service commandé” ou par les coups de “brosse à reluire” que [Jean-Jacques] Gautier rêvait de m’asséner sur le nez, tandis qu’il me louait d’une voix fausse, oui ! Très troublé par les laborieux devoirs que par les sottises d’[Francis] Ambrière… Mais vous voici qui dites sans coups d’encensoir pourquoi vous jugez cette pièce bonne […] mais cette amitié à base d’estime littéraire, de travail en commun, de pensées secrètes, de souvenirs que nous n’évoquons jamais, m’est très précieux et je vous le dis ce matin, à vous, que je considère comme la meilleure “tête” de votre génération – la seule qui, de notre côté, peut tenir contre Sartre…
J’ai des défauts, mais je ne suis pas ingrat et si je suis capable de rancune (à un point qui m’étonne moi-même !) -, j’ai une fébrilité de cœur que mes vrais amis connaissent. En voilà, des confidences, cher Thierry ! Mais c’est faute de pouvoir vous embrasser !
François Mauriac
[Puis il rajoute en marge, à la verticale :]
Présentez mes respectueux hommages (et affectueux) à votre femme… »
Pièce en cinq actes créée en novembre 1937 à la Comédie-Française, Asmodée est liée à la découverte par Mauriac du Don Giovanni de Mozart dirigé par Bruno Walter lors du festival de Salzbourg, en août 1934. Par la suite, des conversations avec Édouard Bourdet, administrateur de la Comédie-Française, inclinent le romancier à se lancer dans l’écriture théâtrale.
Mauriac écrira trois autres pièces, dont la dernière, Le Feu sur la terre, sera créée en 1950.
Provenance :
Archives Thierry Maulnier