HUYSMANS, Joris-Karl (1848-1907)
Carte autographe signée « GHuÿsmans » [à André Godard]
S.l.n.d. [Paris, c. 1903], 2 p. in-12°
« J’ai été rudement satisfait de pouvoir fournir des exemples servant à démolir cette énormité dont on nous rabat les oreilles »
Fiche descriptive
HUYSMANS, Joris-Karl (1848-1907)
Carte autographe signée « GHuÿsmans » [à André Godard]
S.l.n.d. [Paris, c. 1903] « Samedi », 2 p. in-12° recto / verso
Tranche dorée
Léger manque angulaire sans manque de texte, annotation typographique en marge supérieure
Plusieurs mots caviardés
Violente charge de Huysmans contre le monde ecclésial
« Merci, mon cher ami, de l’article que vous m’envoyez. Il est très brave et très-bien. Je vois que la petite phrase (fort mal prise par un tas de gens qui la jugent hétérodoxe !!!) – “la Vierge se souciait fort peu de l’axiome hors de l’Église, point de salut”¹ – vous a plu. Le fait est que j’ai été rudement satisfait de pouvoir fournir des exemples servant à démolir cette énormité dont on nous rabat [sic] les oreilles, depuis des ans.
J’ai vu le père du Bourg, ces jours-ci ; il me dit que vous avez un volume suite des Routes d’Arles très-avancé ! Cela est bien et bon – Car vous donnez en ce genre là ! un note d’art, à part.
Avez-vous lu les affaires de P[ère] Parisot avouant qu’il est franc-maçon, et actuellement accusé devant les tribunaux d’un essai d’empoisonnement, répété, sur la petite nièce dont il voulait hériter.
Il pleut décidément sur l’Église et sur la Congrégation de Solesmes [Huysmans y avait lui-même fait plusieurs retraites par le passé], en particulier !
Je crois de plus en plus que le Ciel veut balayer tous ces gens-là et cela expliquerait [plusieurs mots caviardés], mais c’est égal, quelle époque ! Bien cordialement à vous
GHuÿsmans »
1/ Allusion peut-être à un passage du sixième chapitre de son roman L’Oblat, dans un dialogue entre M. Lampre et sa nièce : « Je vous fais compliment, ma nièce, fit ironiquement M. Lampre ; vous êtes une digne fille de l’agrégation de France. Hors d’elle, point de salut ; ne sont Bénédictins que ceux qui relèvent de Solesmes. »
Après s’être retiré dans plusieurs monastères (La Salette, Igny, Solesmes etc.), Huysmans quitte paris en 1899 pour finalement se fixer dans le village de Ligugé, près de Poitiers, où il fait construire une demeure à proximité de l’abbaye bénédictine Saint-Martin. Partageant la vie quotidienne des moines, Huysmans se prépare à devenir oblat. La loi de 1901 sur les associations, entraînant la dissolution de la communauté de Saint-Martin, oblige l’écrivain à rejoindre Paris. Il racontera son expérience de la vie monastique deux ans plus tard dans L’Oblat.
Provenance :
Coll. particulière
Lettre inédite