PROUST, Marcel (1871-1922)
Lettre autographe signée « Marcel Proust » à Fernand Gregh
S.l.n.d., [21 mai 1897], 1/2 p. petit in-8°
« Je t’envoie tous mes compliments »
Fiche descriptive
PROUST, Marcel (1871-1922)
Lettre autographe signée « Marcel Proust » à Fernand Gregh
S.l.n.d., [21 mai 1897], 1/2 p. petit in-8° sur papier vergé, à l’encre noire
Ancienne trace d’onglet sur la quatrième page
Fernand Gregh couronné par l’Académie française
« Mon cher Gregh, je t’envoie tous mes compliments, plus sincères et plus satisfaits que tu ne le crois probablement.
Ton dévoué Marcel Proust »
Fernand Gregh venait d’être couronné d’un prix par l’Académie française pour son recueil poétique Maison de l’enfance. Cette attribution controversée provoqua un « beau tapage », selon un critique du Figaro, qui y voyait « la consécration de l’anarchie poétique » défendue par les jeunes revues littéraires.
Fernand Gregh (1873-1960) rencontre Marcel Proust en janvier 1892, parmi les élèves du lycée Condorcet qui animaient la revue littéraire Le Banquet. Il devient rapidement le directeur de ce périodique, tandis que Proust y publie parmi ses premiers textes importants, littéraires et théoriques. Avec deux autres élèves du lycée et membres du Banquet, Louis de La Salle et Daniel Halévy, Proust et Gregh entreprennent en 1893 l’écriture d’un roman à quatre mains. Ce texte collectif, conçu sur le modèle de La Croix de Berny (composé par Gautier et trois autres écrivains) ne fut pas achevé, mais Proust en fut le principal rédacteur et y plaça déjà des thèmes qui se retrouveraient dans La Recherche. Fernand Gregh se consacra ensuite presque exclusivement à la poésie, remportant un prix de l’Académie française en 1896. Il joua un certain rôle dans la vie littéraire par sa position de secrétaire de rédaction à la Revue de Paris (1894-1897) et de rédacteur des Lettres (jusqu’en 1909). Son amitié avec Proust connut cependant des intermittences, en raison notamment de divergences esthétiques. Par ailleurs, comme beaucoup d’écrivains « arrivés », Gregh regarda Proust d’abord avec un peu de condescendance, tandis que Proust moquait de son côté le ridicule du caractère « charmant » de son ami. Fernand Gregh entre à l’Académie française en 1953 et y laisse d’importants souvenirs littéraires, dont un volume intitulé Mon Amitié avec Marcel Proust (1958), dans lequel il édita ses lettres reçues de l’auteur de La Recherche.
Provenance :
Fernand Gregh
Puis coll. particulière
Bibliographie :
Corr., t. II, Kolb, Plon, n°112