NERVAL (de), Gérard (1808-1855)
Lettre autographe signée « Gérard de Nerval » à Daniel Giraud
[Passy], « le 25 octobre » [1853], 1 p. in-8°
« Je garde quelque chose à remanier dans Angélique »
Fiche descriptive
NERVAL (de), Gérard (1808-1855)
Lettre autographe signée « Gérard de Nerval » à Daniel Giraud
[Passy], « le 25 octobre » [1853], 1 p. in-8° sur bifeuillet, à l’encre noire
Adresse autographe : « Monsieur / Monsieur Giraud / Éditeur / rue Vivienne au Coq d’or »
Petit manque angulaire dû au bris de cachet (sans manque de texte), légères rousseurs, deux trous d’épingle – Nombreuses décharges d’encre témoignant d’un pliage de Nerval alors que l’encre n’était pas encore sèche.
Interné à la clinique du docteur Blanche, le poète adresse à son éditeur ses impératifs éditoriaux pour Les Filles du Feu
Précieuse lettre donnant d’importantes précisions sur la genèse du mythique recueil de Nerval
Provenant de la collection Paul Beauvais
« Mon cher Giraud,
Voilà pour le livre [Les Filles du Feu] – Angélique de Longueval. Ensuite je crois que vous avez Jemmy. Écrivez-moi si v[ou]s ne l’avez pas. J’ai à peu près le reste, aussi pressez. Je garde quelque chose à remanier dans Angélique.
Le tout comme Lorely, faites composer de même Sylvie quoiqu’elle ne doive pas être dans le volume, nous nous entendrons après.
On n’est pas venu me chercher l’autre jour mais je sors jeudi [le 27 oct., qui est une sortie pour la journée, et non définitive].
Votre dévoué.
Gérard de Nerval »
Genèse et publication des Filles du Feu
Nerval est admis dans la clinique du docteur Blanche à la suite d’une nouvelle crise de folie, survenue à la fin du mois de septembre 1853. C’est dans la fièvre de l’automne de la même année que le poète y compose Les Filles du Feu. Il s’ouvre par une dédicace à Alexandre Dumas, en réponse à la trahison de celui-ci qui avait fait paraître dans Le Mousquetaire du 10 décembre 1853 « El Desdichado », sans la permission de Nerval. Réunissant d’anciens textes déjà publiés, le recueil rassemble huit nouvelles (Angélique, Sylvie, Chansons et légendes du Valois, Jemmy, Octavie, Isis, Corilla, Emilie) et un ensemble de douze sonnets (Les Chimères). Claude Pichois relève à ce titre « [qu’]étant donné l’état de Gérard, la publication tient du miracle ». Les Filles du Feu paraît finalement en janvier 1854, après que Nerval ait renégocié un contrat avec l’éditeur Giraud.
On joint :
Sylvie – Souvenirs du Valois. Paris, Revue des deux Mondes, 1er juillet 1853.
Edition pré-originale. In-8° (217 x 142 mm). Bradel moderne demi-veau noir, dos titré, plats de papiers dominoté, non rogné. Légères rousseurs.
Parution de l’une des nouvelles des Filles du feu, extraite de la Revue des deux Mondes (Nouvelle série, tome III, XXIIIe année), avant la publication du volume chez Giraud et Dagneau l’année suivante. De son propre aveu, Nerval considère ce texte comme la meilleure de ses nouvelles (Aurélia [Seconde partie] Pléiade, t. III, p. 735).
Provenance :
Livres et Manuscrits [Coll. Paul Beauvais], Sotheby’s, 2013, 26 nov. 2013, n°47
Bibliographie :
Correspondance générale, Michel Brix, Éd. du Sandre, 2024, p. 527-528 / Œuvres complètes, t. III, éd. Jean Guillaume et Claude Pichois, Pléiade, p. 819 / Œuvres, t. I, éd. Albert Béguin et Jean Richer, Pléiade, p. 1094 / Studi francesi, 1967, n°33, p. 456 (par J. Richer) / Revue d’Histoire Littéraire de la France, avril-juin 1955, p. 223 (par J. Richer).