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Lettre autographe signée « Gve Flaubert » à Émile Zola
Croisset, 8 oct. [1874], 1 p. in-8° sur bifeuillet vergé bleu
« Pouvez-vous me dire le moment précis où vous croyez être joué. j’aurais besoin de le savoir pour mes petites dispositions personnelles »
Lettre autographe signée « Gve Flaubert » à Émile Zola
Croisset, 8 oct. [1874], 1 p. in-8° sur bifeuillet vergé bleu
Marques de pliures inhérentes à la mise sous pli d’époque
Petites annotations typographiques à la mine de plomb
Infime rousseur, très légère marque d’onglet sur la 4e page
Flaubert s’enquiert sur le dernier projet théâtral de son ami Zola
« Mon cher ami,
Comme vont les répétitions ? Charpentier [l’éditeur des écrivains naturalistes] m’a écrit que vous étiez désolé. Est-ce vrai ?
Pouvez-vous me dire le moment précis où vous croyez être joué. j’aurais besoin de le savoir p[ou]r mes petites dispositions personnelles.
Donnez-moi qu[elqu]es détails sur votre affaire.
Vous me ferez plaisir, tout à vous
Gve Faubert »
Flaubert fait ici allusion à la pièce de Zola, Les Héritiers Rabourdin, comédie en trois actes qui sera jouée au théâtre de Cluny quelques semaines plus tard, le 4 novembre 1874 (et simultanément publiée chez Charpentier). La pièce est un échec, boudé par la critique et le public.
On connaît la longue réponse tourmentée de Zola, écrite le lendemain, et dont voici un extrait : « Si je ne vous ai pas écrit plus tôt, c’est que je n’ai pas voulu vous trop effrayer, en vous écrivant sous le coup de mes premières répétitions, qui ont abominablement marché. […] Je vous conseille d’être très raide pour la distribution de votre comédie [Flaubert avait en effet lui aussi un projet théâtral avec sa pièce Le Sexe faible] ».
Edmond de Goncourt tenait quant à lui quelques propos lapidaires dans son journal : « Une lettre de Zola me force aujourd’hui [1er novembre] à aller voir la répétition de sa pièce. C’est à Cluny : une salle de spectacle qui, en plein Paris, trouve le moyen de ressembler à une salle de province […]. Sur les planches, des acteurs comiques, qui ont la gaîté refroidie des pauvres acteurs qui ne dînent pas tous les jours. C’est navrant, pour un homme de valeur, d’être interprété dans une telle salle par de tels comédiens. Et je ne pense pas sans tristesse à Flaubert, dont le tour va venir dans un mois [Le Sexe faible] »
Cette lettre est restée dans la famille Zola jusqu’à la fin du XXe siècle. Mentionnée comme « non retrouvée » dans la Pléiade, Alexandrine Zola en avait transmis une simple copie à René Descharmes de son vivant. Ce dernier en fit la publication pour l’édition du Centenaire (voir infra).
Provenance :
Collection personnelle d’Émile Zola
Puis Alexandrine Zola, par descendance
Puis famille Le Blond-Zola, par descendance
Bibliographie :
Correspondance, éd. Jean Bruneau, Pléiade, t. IV, p. 876 (transcription inexacte par endroits)
Œuvres complètes, Corr., t. III, éd. René Descharmes, Édition du Centenaire, Librairie de France, 1923, p. 580