MALRAUX, André (1901-1976)

Tapuscrit avec corrections autographes
S.l [1937], 5 ff. 1/4 in-4

« J’ai vu des types jouer à la pelote basque sur le mur où étaient encore les morceaux de cervelle et les cheveux des prisonniers »

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Fiche descriptive

MALRAUX, André (1901-1976)

Tapuscrit avec corrections autographes
S.l [1937], 5 ff. 1/4 in-4
Importantes corrections, ratures, collages

Extrait du manuscrit de son roman L’Espoir, publié en décembre 1937 aux éditions Gallimard. Le texte est tiré de la deuxième partie du roman, Le Manzanarès, chapitre intitulé « Sang de gauche » – L’auteur y revient sur le bombardement de Madrid par les nationalistes pendant la guerre civile espagnole


« La foule n’était pas prises par la peur des fascistes, mais par l’épouvante d’un cataclysme ; et c’était bien un cataclysme, car la question de « se rendre » ne se posait pas plus que celle de se rendre à un tremblement de terre. Dans un fracas de foudre, les verres sautèrent […]. »
Suit un dialogue intense entre Malraux et un compagnon de Moreno : « J’ai vu des types jouer à la pelote basque sur le mur où étaient encore les morceaux de cervelle et les cheveux des prisonniers. Je n’avais pas d’âme, comme dirait Guernico. Ici, c’est curieux, c’est le contraire : après dix jours de première ligne, on n’a plus de corps. Je veux dire, on est un suicidé […]. On est de l’autre côté de la vie, au-delà peut-être…Et alors se passe une chose extraordinaire. On est délivré de soi-même, remis au destin […] »


L’Espoir relate les évènements importants du début de la guerre d’Espagne, du putsch militaire franquiste du 18 juillet 1936 (les républicains triomphent) à la bataille de Guadalajara en mars 1937. Malraux joue avec les limites des genres, son roman restant volontairement inclassable, hors norme. La guerre est omniprésente et constitue le thème central du roman. Elle implique souffrance, blessures, violence, mort, peur, désespoir, mais aussi espoir, lorsque tout va au plus mal. Malraux décrit sans détour l’horreur à vif.