AFFRE, Denys (1793-1848)
Lettre autographe signée « Affre » au comte de Rambuteau
[Paris], 13 mars [183]8, 2 p. in-8°
« Je n’ai pas pensé à vous prier de faire connaître officiellement aux dames de l’abbaye aux Bois les dispositions du conseil municipal »
Fiche descriptive
AFFRE, Denys (1793-1848)
Lettre autographe signée « Affre » au préfet de la Seine, le comte Claude-Philibert Barthelot de Rambuteau
[Paris], 13 mars [183]8, 2 p. in-8° sur papier vergé
En-tête de l’archevêché de Paris, filigrane “L.F”
Apostille autographe de Rambuteau au coin supérieur gauche
Intéressante lettre dans laquelle Denys Affre prend fait et cause pour religieuses de la chapelle de l’Abbaye-aux-Bois auprès du préfet Rambuteau
« Monsieur le préfet,
Au moment où j’ai eu l’honneur de vous entretenir, je n’ai pas pensé à vous prier de faire connaître officiellement aux dames de l’abbaye aux Bois les dispositions du conseil municipal.
Le motif de cette demande vous paraîtra sans doute fort juste. Ces dames ne peuvent le décider que sur une proposition précise. On trouve leur demande exagérée si elles en faisaient une nouvelle sans savoir en quoi on veut la réduire, elles s’exposeraient à faire trainer l’affaire en longueur.
Il vous paraîtra d’ailleurs tout simple qu’ayant fait une demande l’administration y réponde.
Je n’ai pas besoin de vous répéter que pour éviter les difficultés qu’il me serait pas en mon pouvoir de surmonter, il est important que le conseil municipal leur accorde un prix proportionné à la valeur intrinsèque de l’édifice et aux dommages supportés par leur religieuses par suite de la privation de leur chapelle.
Ces dommages sont indiqués et expliqués dans la lettre que les dames ont eu l’honneur de vous adresser. Je ne saurois trop la recommander à l’attention du conseil.
Je vous réitère la promesse que j’ai eu l’honneur de vous faire de ne rien épargner pour amener ces dames à accepter les propositions raisonnables qui leur sont faites.
Je suis avec une très haute considération
Monsieur le préfet, votre très humble et très obéissant serviteur
Affre »
Supprimé en 1790, le couvent de l’Abbaye-aux-Bois devient bien national sous la Révolution. Les bâtiments sont utilisés comme prison pendant la Terreur, puis vendus en 1797 et transformés en habitations par des particuliers. Seule l’église fut conservée en l’état, puis rendue au culte en 1802, où elle devint une annexe de la paroisse Saint-Thomas d’Aquin.
Une ordonnance royale du 18 novembre 1827 permet l’installation définitive des chanoinesses de Saint-Augustin dans les bâtiments de la rue de Sèvres (intrinsèques à l’Abbaye-aux-Bois), où Juliette Récamier y trouvera refuge pendant ses dernières années. Celles-ci y installent une maison d’éducation, et louent une partie à des dames seules de la haute société.
126e archevêque de Paris, Denys Affre se distingue par l’amélioration des études ecclésiastiques et pour la liberté de l’enseignement. On lui doit entre autres la création de l’école des Carmes et de l’école de théologie de la Sorbonne. Il meurt sur les barricades pendant les insurrections de juin 1848.
Les lettres autographes de Denys Affre sont rares.
Provenance :
Coll. particulière