BRASILLACH, Robert (1909-1945)
Carte postale autographe signée « Robert Brasillach » à Thierry Maulnier
[Lyon, 1933 ou 1934], 1/2 p. in-12°
« Nous nous récitons des pages de Nietzsche »
Fiche descriptive
BRASILLACH, Robert (1909-1945)
Carte postale autographe signée « Robert Brasillach » à Thierry Maulnier
[Lyon, 1933 ou 1934], 1/2 p. in-12°
Avec une apostille autographe signée de José Lupin, condisciple de Brasillach et Maulnier au Lycée Louis-le-Grand
Au verso : une vue de l’église Saint-Nizier à Lyon
Timbre et marque de compostage
Légères décharges d’encre affectant trois mots
Amusante carte de Brasillach, enivré de Nietzsche et de Beaujolais, à son ami Thierry Maulnier
« Merci du mandat. Point n’était besoin d’excuses, tu n’y pouvais rien, et il faut toujours accepter les présents du ciel, même inattendus.
Lupin est de passage ici. Nous courons les bistrots admirables de cette ville. Nous nous récitons des pages de Nietzsche (point du vrai Nietzsche, mais tu tien¹) avec une admiration soutenue par le Beaujolais. Que c’est beau ! Et que le beaujolais est bon ! Encore merci. Tâche de venir un jour ici. Longue vie et bons jours !
Robert Brasillach »
Et José Lupin d’ajouter en post-scriptum :
« On n’est pas ronds. Mais les écrevisses étaient très poivrées. Alors on est forcés de boire beaucoup. J.L. »
D’humeur facétieuse, Brasillach renseigne comme suit la partie réservée à l’adresse du destinataire :
« Monsieur Jacques Talagrand
(connu sous le sobriquet de Thierry Maulnier)
Hôtel du Cèdre
1 rue Lacépède
Paris Vᵉ »
Camarades de banc au lycée Louis-le-Grand, Brasillach, Lupin et Maulnier, avec cinq autres de leurs amis, marquent les esprits en publiant Fulgur en 1927, roman-feuilleton policier et fantastique. Si Brasillach et Maulnier cultivent une certaine idéologie maurassienne proche de l’Action française au début des années 1930, la trajectoire idéologique de Brasillach, devenu en 1937 rédacteur en chef de l’hebdomadaire collaborationniste Je suis partout, prend une tournure radicale. Devenu le chantre de la collaboration, il véhicule sa haine des Juifs, du Front populaire, de la République et son admiration du Troisième Reich, dont il a sans cesse espéré le triomphe en France.
1- Maulnier avait fait paraître son premier essai philosophique : Nietzsche, chez Redier, en 1933.
Provenance :
Archives Thierry Maulnier