[DESBORDES-VALMORE] THIERS, Adolphe (1797-1877)

Lettre autographe signée « A. Thiers » à Edmond Cavé
S.l., 13 fév. 1840, 2 p. in-8°

« Je sais l’intérêt que vous portez à Madᵐᵉ Valmore. Je veux cependant… vous prier de faire pour elle tout ce que vous pourrez »

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Fiche descriptive

[DESBORDES-VALMORE] THIERS, Adolphe (1797-1877)

Lettre autographe signée « A. Thiers » à Edmond Cavé
S.l., 13 fév. 1840, 2 p. in-8° sur bifeuillet, à l’encre noire
Estampille de Robert de Montesquiou (à son chiffre) au coin supérieur gauche
Traces de rousseurs éparses

Admirateur de Marceline Desbordes-Valmore, Thiers tente de lui obtenir un emploi auprès du chef de la division des Beaux-Arts au ministère de l’intérieur


« Mon cher Cavé,
Je sais l’intérêt que vous portez à Madᵐᵉ Valmore. Je veux cependant vous le rappeler de nouveau, et vous prier de faire pour elle tout ce que vous pourrez. Vous savez combien elle est digne de toute la bienveillance du gouvernement par sa valeur et sa qualité personnelle. Vous savez que c’est la personne du monde la plus respectable, et que si on ne lui assure une position à Paris, elle ira vivre malheureusement en province sans pouvoir ni élever son enfant, ni mettre sa valeur à profit. Écoutez-la donc avec votre ancienne bonté pour elle, et faites tout ce qui sera possible.
Adieu, mille compliments bien sincères et bien affectueux.
A Thiers »


Originaire de Douai, Marceline Desbordes-Valmore entre dans la vie artistique par une brève carrière théâtrale sous l’Empire. C’est cependant au travers de la poésie romantique que tout son génie se révèle, au point d’en devenir une figure centrale auprès de ses contemporains. Les nombreuses innovations stylistiques contenues dans à sa poésie ont une influence considérable auprès des parnassiens et symbolistes qui lui succèdent. Presque trente ans après sa mort, elle est sacralisée en « maudite » par Verlaine dans la seconde édition de ses Poètes Maudits, parue en 1888.

On connaît l’admiration de Robert de Montesquiou pour Desbordes-Valmore. Collectionneur de ses manuscrits et de tous les témoignages de sa vie, le poète mondain lui consacre une brillante étude, en 1894, éditée chez Lemerre : Félicité – Étude sur la poësie de Marceline Desbordes-Valmore. Montesquiou fait aussi partie du collectif pour Le Monument de Marceline Desbordes-Valmore (Crépin, 1896), pour lequel il écrit un remarquable discours, en tant que Président du Comité. Ardent défenseur de sa mémoire, c’est aussi lui qui prendra soin de la sépulture de la poète, au cimetière de Montmartre.

Provenance :
Edmond Cavé
Coll. Robert de Montesquiou
Coll. particulière