GAINSBOURG, Serge (1928-1991)
Dédicace autographe signée « Gainsbourg »
S.l.n.d, 1 p. in-8
« J’avoue j’en ai bavé »
Fiche descriptive
GAINSBOURG, Serge (1928-1991)
Dédicace autographe signée « Gainsbourg »
S.l.n.d (post-1980), 1 p. in-8
Au verso d’une page d’un ouvrage dédié à l’artiste
Infime décharge d’encre en marge sans atteinte au texte
Formidable dédicace de l’artiste évoquant les doubles de sa personnalité et citant l’un des vers mythiques de « La Javanaise »
« De Lucien a Serge
De Gainsbourg a Gainsbarre
J’avoue j’en ai bavé
Amicalement
Gainsbourg »
Les premières références à « Gainsbarre » apparaissent en 1980 pour être définitivement validées avec l’album Mauvaises nouvelles des étoiles (1981). Les écrits de Gainsbourg faisant référence ou écho à « La Javanaise » sont de la plus grande rareté.
La genèse de « La Javanaise » reste un semi secret que ni la muse de Saint-Germain-des-Prés ni Gainsbourg ne dévoileront. Lors d’une nuit d’insomnie, Gréco appelle Gainsbourg et l’invite chez elle. Le lendemain, au matin, Gainsbourg, séduit par la muse de Saint-Germain-des-Prés, écrit « La Javanaise ». Que s’est-il passé pendant cette nuit ?
Le film de Joann Sfar Gainsbourg (vie héroïque) (2010) souligne cette duplicité entre la réalité inconnue et la romance que se plaît à créer l’imaginaire collectif en accompagnant Serge Gainsbourg d’une marionnette, son avatar, lors de sa visite chez Gréco : Serge vient pour « vendre [s]es chansons », mais son avatar quelque peu impertinent rétorque : « Tu crois qu’elle t’aurait donné rendez-vous en pleine nuit, si c’était juste pour chanter ? »
Par ailleurs, « La Javanaise » anticipe d’ores et déjà le talent littéraire du chanteur. Quoique le texte semble s’apparenter à un chant d’amour comme il en existe tant, force est de noter des effets de style. On ne relèvera ici que la parenté évidente entre la langue javanaise, dans laquelle le son [v] est l’un des plus fréquents, et les allitérations en [v] développées au long des paroles : « J’avoue j’en ai bavé pas vous », « Avant d’avoir eu vent de vous », « Hélas avril en vain nous voue », « Mais c’est vous qui l’avez voulu ». Les jeux sur les sonorités sont très présents dans l’œuvre de Gainsbourg, le paroxysme étant certainement la virtuosité de « Variations sur Marilou » (L’homme à tête de chou, 1976).