[HUGO] DESBORDES-VALMORE, Marceline (1786-1859)
Lettre autographe signée « Marceline Desbordes-Valmore » à Victor Hugo
S.l.n.d, [Paris, après 1840], 2 p. in-8° à l’encre noire
« Il est dans mon sort de n’oser jamais écrire qu’à votre cœur et d’y frapper toujours avec une prière »
Fiche descriptive
[HUGO] DESBORDES-VALMORE, Marceline (1786-1859)
Lettre autographe signée « Marceline Desbordes-Valmore » à Victor Hugo
S.l.n.d, [Paris, après 1840], 2 p. in-8° à l’encre noire
Adresse autographe sur la quatrième page avec manque (bris de cachet, fragment conservé)
Cachet de cire ocre, sans manque, estampillé ‘Credo’, infimes rousseurs
Discret cachet de collection (non identifié) sur la quatrième page
Émouvant message d’admiration, à la croisée des romantismes
« Monsieur,
Il est dans mon sort de n’oser jamais écrire qu’à votre cœur et d’y frapper toujours avec une prière ; il y a là tant de place !
Je ne sais pour qui je prie, mais c’est avec instance, poussée à cette action par un être doux et charmant que j’honore, que je plains, que j’aime, et qui me dit avec beaucoup d’émotion :
‘Une prière, Madame, une prière pour Monsieur Victor Hugo !’ et sans vouloir pénétrer l’émotion ni pouvoir juger la poésie qui va tenter l’épreuve, je vous envoie en aveugle toute troublée mon nom qui voudra toujours dire pour vous prière, admiration et gratitude. Ne dirait-on pas la France qui vous écrit, avec l’humble main de votre servante.
Marceline Desbordes-Valmore
Place Vendôme 10
[…] »
Les deux poètes entretiennent au cœur de l’époque romantique un rapport d’admiration mutuelle. On se souvient des mots de Hugo adressés à Desbordes-Valmore, après que celle-ci lui fait parvenir son recueil Les Pleurs, en 1833 : « Vous êtes la femme même, vous êtes la poésie même. — Vous êtes un talent charmant, le talent de femme le plus pénétrant que je connaisse. »
Originaire de Douai, Marceline Desbordes-Valmore entre dans la vie artistique par une brève carrière théâtrale sous l’Empire. C’est cependant au travers de la poésie romantique que tout son génie se révèle, au point d’en devenir une figure centrale auprès de ses contemporains. Les nombreuses innovations stylistiques contenues dans à sa poésie ont une influence considérable auprès des parnassiens et symbolistes qui lui succèdent. Presque trente ans après sa mort, elle est sacralisée en « maudite » par Verlaine dans la seconde édition de ses Poètes Maudits, parue en 1888.
Lettre inédite