HUYSMANS, Joris-Karl (1848-1907)

HUYSMANS, Joris-Karl (1848-1907)

Carte autographe signée « GHuÿsmans » à André Godard
Paris, 23 déc. [18]98, 1 p. 1/2 in-8° à l’encre noire
Tranche dorée
Enveloppe timbrée et oblitérée

Huysmans se prépare à rejoindre les terres de Ligugé, non loin de l’abbaye bénédictine Saint-Martin

« Monsieur,
Je vous remercie tout de suite de votre envoi, avant même d’avoir parcouru le livre, car je tiens à le lire non à la galopade, d’abord parce qu’il vient de vous, puis parce qu’il me mène en un pays que je dois aimer puisqu’il va devenir, l’an prochain, le mien.
Je vois que vous voulez entrer à St Maur. Et j’ai aussitôt revécu sur votre dédicace au M[onast]ère S. Abbé, de bonnes heures parfois dans ce cloître où je compte des amis, dont votre futur père maître, Don Logerot et d’autres comme le G. Armand, Legray, Devaudin etc.
Que si jamais, avant votre départ et le mien qui s’effectuera, je pense, au printemps, vous vous trouviez dans le quartier de la rue de Sèvres, il serait aimable à vous de monter chez moi, au 11 de la rue de Sèvres, nous pourrions causer un peu de tous nos amis.
Bien cordialement à vous, Monsieur
GHuÿsmans »

Après avoir séjourné dans différents monastères (La Salette, Igny, Solesmes, Saint-Wandrille…), Huysmans décide, en 1899, de quitter Paris pour s’installer à Ligugé, un village proche de Poitiers, dans la Vienne. Il y fait construire une maison non loin de l’abbaye bénédictine Saint-Martin. Cette entreprise de l’écrivain s’inscrit dans une quête spirituelle, explorant la mystique chrétienne. À la même époque, il explore les trésors de l’architecture religieuse de Paris et compose plusieurs monographies et études historiques sur divers monuments.
La loi de 1901 sur les associations, entraînant la dissolution de la communauté de Saint-Martin, obligera l’écrivain à retourner à Paris. Il racontera son expérience de la vie monastique deux ans plus tard dans L’Oblat.