JACOB, Max (1876-1944)
Lettre autographe signée « Max Jacob » à Pierre Lagarde
[Paris], 11 mars [19]36, 1 p. in-4°
« Dis à Serge que mon étoile n’est pas si brillante, mon nez plus court et mon menton sans croc »
Fiche descriptive
JACOB, Max (1876-1944)
Lettre autographe signée « Max Jacob » à Pierre Lagarde
[Paris], 11 mars [19]36, 1 p. in-4°
Dessin par Serge : 12,9 x 17,3 cm
Annotations typographiques, légères taches
Max Jacob émet quelques douces réserves sur un portrait de lui par Serge
On joint l’original du susdit portrait
« Cher Pierre,
Dis à Serge que mon étoile n’est pas si brillante, mon nez plus court et mon menton sans croc. Mais toi, cher Pierre… ce n’est plus de la chronique, c’est du poème –
Merci, embrassons-nous
Max Jacob
Viens à la conférence au même lieu le 18 à 9h et apporte la carte que tu recevras bientôt
Tu as bien de la veine d’avoir tant de talent. Je crève de mon inaptitude depuis 40 ans. Je vais partir en Bretagne.»
Figure centrale de l’avant-garde montmartroise et montparnassienne, converti en 1915 au catholicisme, Max Jacob quitte Paris en 1936 pour s’installer à Saint-Benoît-sur-Loire dans le Loiret. Il y mène une vie monacale. Ses travaux poétiques et médiations, en partie repris par Pierre Lagarde dans son admirable ouvrage Max Jacob – Mystique et martyr, se rapprochent du courant quiétiste. Il assume dès lors sa vie de pêcheur comme condition de sa rédemption. Ses origines juives lui valent, six mois avant la libération de Paris, d’être arrêté par la Gestapo, destin qu’il accepte comme un martyr. Il est interné par la gendarmerie française au camp de Drancy et y meurt cinq jours plus tard, quelques heures avant sa déportation programmée pour Auschwitz.
Provenance :
Archives Pierre Lagarde
Sotheby’s Londres, 29 Nov. 1985, n° 328
Collection particulière, The Alphabet of Genius – Christie’s, 14 déc. 2023, n°109
Bibliographie :
Reproduit dans Max Jacob – Mystique et martyr, éd. Pierre Lagarde, La Baudinière, 1944, p. 15 (pour le dessin)