MADAME ROYALE, Marie-Thérèse de FRANCE, dite (1778-1851)

Lettre autographe signée « MT » à Théodore Charlet
S.l. [Vienne, Autriche] 2 janvier 1850, 2 p. in-8° à l’encre brune

« J’ai appris avec plaisir que votre fille était grosse, je voudrais bien qu’il en fut autant ici, mais il n’en est malheureusement rien »

EUR 950,-
Ajouter à la sélection
Fiche descriptive

MADAME ROYALE, Marie-Thérèse de FRANCE, dite (1778-1851)

Lettre autographe signée « MT » à Théodore Charlet
S.l. [Vienne, Autriche] 2 janvier 1850, 2 p. in-8° à l’encre brune
Adresse autographe et compostage sur la quatrième page,
Foliotée « n°266 » par Madame Royale
Tout petit manque (bris de cachet) sans atteinte au texte

Madame Royale exprime son désarroi de savoir son neveu le comte de Chambord sans descendance

Provenant de la collection Hubert Guerrand-Hermès


« J’ai reçu votre lettre du 24 octobre. Je suis bien aise que vous ayez reçu exactement ma lettre par la poste. Je pars aujourd’hui pour Venise par un temps affreux. J’y passerai 3 mois et ne reviendrai qu’ici en avril. Adressez-moi vos lettres là, pendant les 3 1er mois de l’année. Je vous remercie d’avoir fait toutes mes commissions, je vois bien qu’il vous reste peu d’argent, ménagez le peu jusqu’en avril. J’en enverrai.
[…]
Je veux absolument que vous achetiez un cheval et que vous n’y mettiez pas trop d’économie de votre délicatesse d’ordinaire. Je n’ai rien à vous dire cette fois-ci, ni à vous envoyer. J’ai reçu pour le moment très peu de demandes, peu intéressantes.
Mille choses à votre excellente femme et à toute votre famille. J’ai appris avec plaisir que votre fille était grosse, je voudrais bien qu’il en fut autant ici, mais il n’en est malheureusement rien.
J’espère que votre santé est tout à fait remise, donnez m’en des nouvelles, j’y prend bien de l’intérêt. Ma nièce Thérèse
a été bien affligée de la mort de son frère cadet auprès de qui elle s’est trouvée, et depuis bien effrayée et inquiète d’une chute que son mari a fait, mais qui était peu de choses. […].
Adieu, je n’ai rien de plus à vous dire. Les voyageurs qui portent cette lettre vont, et j’espère vous trouveront bien. Vous connaissez tous mes sentiments pour vous qui ne changeront jamais.
MT. »


Proclamé roi en 1844 sous le nom d’Henri V par les légitimistes à la mort de Louis de France, le comte de Chambord, petit-fils de Charles X, épouse sur les bons conseils de sa tante Madame Royale, Marie-Thérèse de Modène en 1846. Le couple n’a pas d’enfant, ce dont la comtesse de Chambord souffre énormément. Elle présente une malformation due à l’avancée d’une travée osseuse de son bassin qui barre de long en large l’entrée de son utérus. Il lui est impossible d’enfanter.

Fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette, Marie-Thérèse Charlotte de France, dite Madame Royale (pour la distinguer de la belle sœur du roi), est le premier enfant du couple royal, né après plus de huit ans de mariage. Enfermée au Temple en 1792 avec sa famille, elle en est la seule rescapée, échangée in-extremis en 1795 contre les commissaires français livrés aux Autrichiens par Dumouriez. En 1799, elle épouse son cousin Louis de France, duc d’Angoulême, fils du futur Charles X. La mort sans enfant de Louis XVIII fait d’elle et de son mari les derniers Dauphin et Dauphine de France. Contrainte à l’exil pendant la Révolution de Juillet en 1830, Madame Royale rejoint l’ex-roi Charles X, parti avec sa Cour à Gorizia, ville sous domination autrichienne. Elle s’installe en 1844 avec ses proches et son neveu Henri d’Artois, comte de Chambord, au château de Frohsdorf, situé au sud-est de Vienne. Elle y meurt le 19 octobre 1851.

Provenance :
Piasa, 4 mai 2010, n°145
Puis collection Hubert Guerrand-Hermès