MISTRAL, Frédéric (1830-1914)
Lettre autographe signée « F. Mistral » à André Godard
Maillane, 10 janv. 1905, 2 p. 1/2 in-12°
« En ma mère jeune femme et ma mère chenue, je vois toujours ma mère et, toute morte qu’elle soit, je la revois toujours vivante ! »
Fiche descriptive
MISTRAL, Frédéric (1830-1914)
Lettre autographe signée « F. Mistral » à André Godard
Maillane, 10 janv. 1905, 2 p. 1/2 in-12° sur papier vergé vert pâle
Ancienne trace de montage sur la quatrième page, infime manque angulaire sans atteinte au texte
Belle déclaration d’amour du poète à la Provence, dressant en quelques lignes ses visages les plus emblématiques
« Mon cher Ami,
Merci pour vos aimables félicitations…. mais pourquoi cette division entre Provence morte et Provence vivante. Il n’y eu jamais pour moi qu’une Provence, idéale patrie où me fit naître le bon Dieu.
qu’elle soit la terre apostolique des S[ain]tes Maries, ou le légendaire empire des Rois d’Arles, où l’inspiratrice des troubadours, où le joli comté de la Reine Jeanne et du Roi René, ou la province de France où où fleurirent le mieux les traditions patriarcales et les franchises municipales, ou la succédanée de Rome au temps des papes d’Avignon, ou la brillante renaissance à l’époque des Félibres, tout cela n’est pour moi qu’une immortelle entité que je trouve également belle, également adorable en toutes ses évolutions ! En ma mère jeune femme et ma mère chenue, je vois toujours ma mère et, toute morte qu’elle soit, je la revois toujours vivante !
Nous voilà donc d’accord, n’est-ce pas ?
Je vous serre la main
F Mistral »
L’écrivain André Godard avait fait publier Les Routes d’Arles en 1904, chez Perrin. Sans doute cette lettre de Mistral vient-elle en réponse à un exemplaire de l’ouvrage que celui-ci reçu de Godard ? Un témoignage émouvant de la vision mistralienne : une Provence éternelle, continue et indivisible, présentée sous les traits de ses ses figures historiques.
Provenance :
Coll. particulière