PONCHON, Raoul (1848-1937)

Lettre autographe signée « R. Ponchon » à Eugène Fasquelle
[Paris, 3 nov. 1924], 1 p. in-8° sur sur papier bleu

« Je vous avoue humblement que cette petite rente qui me serait en quelque sorte tombée du ciel, était pour moi la pâtée & la miche assurées »

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Fiche descriptive

PONCHON, Raoul (1848-1937)

Lettre autographe signée « R. Ponchon » à Eugène Fasquelle
[Paris, 3 nov. 1924], 1 p. in-8° sur sur papier bleu
Adresse autographe, timbrée et oblitérée

Tout juste nommé à l’Académie Goncourt, l’auteur de La Muse au cabaret prend la nouvelle avec dérision mêlée de gratitude


« Mon cher ami, Excusez-moi si je n’ai pas immédiatement répondu à votre excellente lettre mais depuis cette maudite élection, si imprévue pour moi, je n’ai pas eu un moment de repos. J’ai là dans toutes mes poches des lettres de condoléance des télégrammes à quoi je m’efforce de répondre dans la mesure de mes moyens. Les amis me feront crédit. Laissez-moi être reçu officiellement par ces messieurs de l’académie Goncourt, avant de nous arranger ensemble. Il pourrait aussi bien se faire qu’ils revinssent sur leur décision, s’ils tiennent compte des vieux papiers que de bons camarades ont exhumé pour me nuire dans cette affaire.
Je vous avoue humblement que cette petite rente qui me serait en quelque sorte tombée du ciel, était pour moi la pâtée & la miche assurées & me permettait d’être moins assujettie à la besogne du journal.
Croyez, mon cher ami, à toute mon affection,
R. Ponchon »


Réputé peu sensible aux distinctions honorifiques, Raoul Ponchon intègre néanmoins l’Académie Goncourt en 1924, probablement sur proposition de ses proches, soucieux d’assurer sa subsistance grâce à la pension attachée à cette fonction, à une époque où il ne publiait plus dans la presse. Il y occupe jusqu’en 1937 le « couvert » numéro 7, succédant ainsi à Émile Bergerat.
Se considérant comme un « petit rimailleur du quotidien », indigne selon lui d’une reconnaissance éditoriale officielle, son recueil poétique La Muse au cabaret voit le jour en 1920 grâce aux efforts de l’éditeur Eugène Fasquelle. L’ouvrage (le seul paru de son vivant) paraît alors que Ponchon est âgé de 72 ans.

Provenance :
Collection F.E.