HAHN, Reynaldo (1874-1947)

Correspondance de quatorze lettres autographes signées à Juliette Massenet
Paris et Versailles, entre 1901 et 1926, 26 p. en divers formats

« Je suis trop flatté du désir de mon Maître pour ne pas mettre à votre disposition mes médiocres facultés pianistiques »

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Fiche descriptive

HAHN, Reynaldo (1874-1947)

Correspondance de quatorze lettres autographes signées à Juliette Massenet
Paris et Versailles, entre 1901 et 1926, 26 p. en divers formats (principalement in-8 et in-12)
Quelques petites déchirures sans importance. Un carte postale déchirée au niveau du timbre avec manque de quelques mots (adresse du destinataire)

Remarquable correspondance inédite de 14 lettres, cartes et billets, à la fille unique de Jules Massenet avec qui Reynaldo Hahn entretint une longue et chaleureuse amitié


Lettre autographe signée « Reynaldo Hahn » à Madame Bessand [Juliette Massenet] (25, avenue de Villiers à Paris), s.l.s.d. [Paris, 1901, d’après le cachet de la poste], enveloppe autographe jointe

« Chère Madame,

Vous pouvez compter sur ma présence et sur mon modeste concours. Je suis trop flatté du désir de mon Maître [Jules Massenet] pour ne pas mettre à votre disposition mes médiocres facultés pianistiques.

Votre dévoué. »

En post-scriptum : « Si je ne vous avais pas répondu, c’est que je ne pouvais pas ne pas être des vôtres ce jour-là ! »

***

Billet autographe signé « Reynaldo Hahn » à Juliette Massenet (159, avenue de Wagram à Paris), sur carte pneumatique, s.l.s.d., [Paris, 12 décembre 1910, d’après le cachet de la poste]

« Chère amie,

Je viendrai très volontiers dîner le jeudi 22 ou le vendredi 23, à votre choix. Dites-moi lequel de ces deux jours vous convient le mieux.

Votre respectueux. »

***

Billet autographe signé « Reynaldo Hahn »  à Juliette Massenet, sur carte pneumatique à l’en-tête de l’Hôtel des réservoirs à Versailles, [Versailles, 1912, d’après le cachet de la poste]

Lettre de condoléances à la fille de Jules Massenet, écrite après la mort du compositeur survenue à Paris le 13 août 1912. Juliette Massenet se trouve alors au château d’Egreville, propriété en Seine-et-Marne acquise par son père.

« Chère amie,

Je ne vous enverrai pas les œillets. Je n’en trouve que d’indignes de la tombe chère et vénérée. Hier, je suis rentré trop tard, aujourd’hui les fleuristes sont fermés. Demain il serait trop tard de nouveau puisque vous partez mardi, et ici les horticulteurs sont à sec !

Mais comme je tiens à faire cette modeste et affectueuse offrande, je choisirai un des séjours de Madame [Jules] Massenet et la prierai d’être mon intermédiaire.

Votre affectionné. »

***

Billet autographe signé « Reynaldo Hahn » à Juliette Massenet (159, avenue de Wagram à Paris), sur carte pneumatique, s.l.s.d., [Paris, janvier 1914, d’après le cachet de la poste]

« Chère amie,

Je vous remercie vivement et surtout d’avoir associé le souvenir de mon maître [Jules Massenet] à vos pensées affectueuses. Je suis bien ennuyé de vous savoir préoccupée par la santé de votre fils. Est-ce sérieux ?

Votre affectionné. »

***

Lettre autographe signée « Reynaldo » à Juliette Massenet (7, Place Hoche à Versailles), s.l.s.d., [Paris, 14 juin 1920, d’après le cachet de la poste], enveloppe autographe jointe

« Chère amie,

Ne comptez pas sur moi pour dîner mercredi ; je crains de rentrer trop tard pour être à Versailles à temps.

Dès mon retour, je vous téléphonerai.

Votre respectueux. »

***

Lettre autographe signée « Reynaldo Hahn » à Juliette Massenet (7, Place Hoche à Versailles), s.l.s.d., [1922], sur papier de deuil, enveloppe autographe jointe

« Chère amie,

Maria [Maria Hahn (1865-1948), sœur de Reynaldo, qui fut l’épouse du peintre Raimundo de Madrazo] est encore très nerveuse, si déprimée après la secousse finale, qu’elle ne peut écrire et c’est moi qu’elle charge de vous exprimer sa reconnaissance pour votre lettre affectueuse. Elle a été affligée par la nouvelle de la mort de votre petit-fils et à la pensée du chagrin affreux de votre fille ; mais cet évènement douloureux a eu lieu au moment où mon beau-frère déclinait, lui aussi, vers la mort et dans son désarroi, Maria ne pouvait vous témoigner ses sentiments d’amitié compatissante.

Je travaille du matin au soir ; c’est pourquoi je ne vous ai pas demandé à dîner.

Votre ami. »

Une indication manuscrite en haut du premier feuillet indique que cette lettre a été écrite en 1922 suite à la mort de Jean-René Faillot (1908-1922). Il était le fils de René Failliot et de Marie-Mageleine Bessand, elle-même fille de Juliette Massenet et de Léon Bessand.

***

Carte autographe signée « Reynaldo » à Juliette Massenet (5, rue Maurepas à Versailles), s.l.s.d. [Paris, 1926 d’après le cachet de la poste), 1 p.

« Chère amie,

Voulez-vous que ce soit le samedi 18 ? Et, si possible, pas trop tard…

Affectueusement. »

*** 

Lettre autographe signée « Reynaldo » à Juliette Massenet, s.l.s.d., 4 p.

« Madame,

Madame [Jules] Massenet avec qui j’ai déjeuné ce matin m’a dit que vous aviez dans votre loge pour la rep[résentation] de Xavière (?!) [opéra de Théodore Dubois (1837-1924), représenté pour la première fois à l’Opéra-Comique en 1895] une place dont l’emploi n’était pas encore attribué et qu’elle m’autorisait à vous demander. Est-ce possible ? Répondez-moi sans détour, je vous en prie, car si c’était non, je m’en consolerais aisément. C’est une curiosité malsaine qui me pousse à aller entendre cette œuvre laïco-cléricale et c’est peut-être un service à me rendre que de m’en empêcher ! D’ailleurs, je viens bien tard et je ne fais cette démarche que pour me mettre en repos vis-à-vis de moi-même – car je suis certain que vous avez disposé de toutes vos places.

J’aspire à une minute de liberté qui me permette d’aller vous voir. Et je vous prie d’agréer, dear Mrs Bessand [Juliette Massenet], tous mes plus affectueux et respectueux souvenirs. »

***

Lettre autographe signée « Reynaldo Hahn » à Juliette Massenet, Toulon, 21 février [année non précisée], 4 p.

« Chère Madame,

Je serais très heureux si vous vouliez dire à Léon Bessand un petit mot en faveur d’un jeune homme, M. Raoul Chatelain, qui aspire vivement à être pris comme employé à La Belle Jardinière. Je sais qu’il s’est présenté au chef du personnel avec un mot de recommandation de M. Leblond, secrétaire de M. Gustave de Rothschild, mais on n’a pu, alors, que lui faire une promesse. Je pense que le temps est venu de s’en souvenir s’il est possible de la réaliser et si Bessand voulait bien être assez bon pour s’informer auprès du chef du personnel et le disposer en faveur de ce postulant méritoire et malheureux, je lui en serais très reconnaissant. Si je vous importune de cette requête, c’est que je suis sûr que passant par vous elle prendra plus de force, et je vous demande de m’excuser.

J’ai pensé à mon Maître [Jules Massenet] et à vous en voyant des champs d’oliviers ; je sais combien vous aimez ces robustes et petits témoins de l’éternel été.

Votre respectueux et affectionné. »

En post-scriptum : « On joue Manon [opéra de Jules Massenet créé en 1884] ce soir ici : j’irai ! »

***

Lettre autographe signée « Reynaldo Hahn » à Juliette Massenet, s.l.s.d., 2 p.

« Chère Madame,

Je crains de n’être pas à Paris le 20 ! J’attends d’un moment à l’autre une dépêche de Londres et une de Berlin. Permettez-moi de vous écrire un mot dans quelques jours. Mais si vous préférez, pour votre table à combiner, que je désiste dès à présent, dites-le moi sans vous gêner, en amie ; et si je suis encore à Paris, je viendrai vous demander une tasse de café. »

***

Billet autographe signé « Reynaldo Hahn » à Juliette Massenet (7, Place Hoche à Versailles), sur carte pneumatique, s.l.s.d., 2 p.

« Chère amie,

Il m’est arrivé la plus sotte aventure ; en recevant hier votre mot si aimable, je vous ai écrit pour vous en remercier chaudement et pour accepter votre gentille proposition ; et puis dans le trajet d’ici à la Place Hoche [Juliette Massenet réside alors 7, Place Hoche à Versailles], j’ai perdu ma lettre !! Je suis revenu un peu sur mes pas – mais sans succès – et j’avais un train à prendre !… Peut-être un passant l’aura—il portée ? Enfin, j’accepte avec reconnaissance – mais j’espère que vous et votre fils viendrez !!

Respectueusement.

Votre affectionné. »

***

Billet autographe signé « Reynaldo Hahn » à Juliette Massenet (159, avenue de Wagram à Paris), sur carte pneumatique à l’en-tête du « 9, rue Alfred de Vigny », s.l.s.d., [Paris, d’après le cachet de la poste], 2 p.

Lettre de remerciement suite à une lettre adressée probablement après la perte d’un proche.

« Chère amie,

Vous m’avez témoigné une sympathie touchante que je n’oublierai jamais !

Tristement vôtre. »

***

Billet autographe signé « Reynaldo Hahn » à Juliette Massenet (7, Place Hoche à Versailles), sur carte pneumatique [au verso sont inscrites des opérations comptables], s.l.s.d., 2 p.

« Chère amie,

Voilà que tout est chambardé ! Je suis convoqué pour le 17 à 2h au Conservatoire (examen et chant !). Je dînerai donc à Paris et irai chez les Duglé ensuite. Seulement si vous y venez, je vous demanderai de me ramener ici, car je ne crois pas, bien que l’examen continue mardi, coucher à Paris.

Que de complications ! »

Reynaldo Hahn évoque ici une de ses amies, Madame Duglé, née Angèle Aubé (1848-1929). Les compositeurs Charles Gounod et Pierre-Joseph Zimmermann sont respectivement l’oncle et le grand-père de cette dernière.

***

Carte postale signée « Reynaldo Hahn » à Juliette Massenet, s.l.s.d., 1 p.

« Merci, chère amie, je vais envoyer voir ces logis. Je sais que votre obligeance est toujours prête pour vos amis.

Bien affect[ueusement] vôtre. »


Intime de Marcel Proust (1871-1922), compositeur et chef d’orchestre d’origine vénézuélienne, Reynaldo Hahn (1874-1847) est naturalisé français en 1907. Il est l’élève de Jules Massenet au Conservatoire de Paris, qu’il intègre en octobre 1885.