MONTIJO (de), Impératrice Eugénie (1826-1920)

MONTIJO (de), Impératrice Eugénie (1826-1920)

Lettre autographe signée « Eugénie » à Marie-Thérèse Bartholoni
[Camden Place], Chislehurst, 1er juin [1872], 2 pp. petit in-8°
Rajout de l’année “72” au crayon violet (d’une autre main)
Légères taches sur la quatrième page

Tendre lettre d’exil de l’impératrice déchue, transmettant les hommages de son fils le Prince impérial à des demoiselles

« Depuis longtemps je voulais vous écrire, ma chère Madame Bartholoni, mais j’ai été comme vous le savez bien souffrante, et depuis que je vais mieux nous avons eu beaucoup de visites de France qui naturellement ont pris notre temps. Tout ce qui nous vient de là adoucit notre exil et c’est avec plaisir que nous pensons à votre séjour ici.
Mon fils me prie d’envoyer tous ses souvenirs à ces demoiselles et de leur dire combien leur présence a charmé Camden. Je m’acquitte de sa commission.
Nous attendons avec impatience des nouvelles de la Somme.
Croyez, chère Madame, à tous mes sentiments.
Eugénie
Nos souvenirs à M. Bartholoni »

Filleule de Chateaubriand et dame d’honneur aux Tuileries de la princesse Julie Bonaparte, Marie-Thérèse Bartholoni (1833-1910) fut, par sa beauté, l’un des ornements de la Cour du Second Empire. Née Marie-Thérèse Frisell (1833-1910), elle fut l’épouse d’Anatole Bartholoni (1822-1902), qui fut député au Corps législatif de 1860 à 1869.
Marie-Thérèse Bartholoni tint un brillant salon, qui inspira Marcel Proust. L’écrivain le fréquenta activement dans les années 1897-1899, et fut également l’hôte du château de Coudrée, que les Bartholoni possédaient sur les bords du Lac Léman, entre Thonon et Genève. La conversation spirituelle de l’ancienne « belle de l’Empire » paraît l’avoir fortement inspiré.
Marcel Proust courtisa, un temps, une des trois filles de Madame Bartholoni, Louise dite « Kiki » (1857-1933), filleule de l’impératrice Eugénie.

Date funeste que celle du 1er juin pour le Prince et sa mère l’impératrice. Sept ans plus tard jour pour jour, Louis-Napoléon Bonaparte, 23 ans, trouve la mort en Afrique australe, tué par les guerriers Zoulous.