LENCLOS (de), Ninon (1620-1705)

Lettre autographe à François d’Usson de Bonrepos
S.l.n.d. [entre 1675 et 1701], 3 p. in-8° à l’encre noire

« Je seray ces jours cy auprès de mon feu, si vous venez de nostre coté venez vous y chauffer »

EUR 4.000,-
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Fiche descriptive

LENCLOS (de), Ninon (1620-1705)

Lettre autographe à François d’Usson de Bonrepos [Bonrepaus]
S.l.n.d. [entre 1675 et 1701], 3 p. in-8° à l’encre noire sur papier vergé
Adresse autographe sur la quatrième page
Quatre mots caviardés par Ninon de Lenclos, dont une surcharge
Bris de cachet (sans atteinte au texte)

Très rare lettre intime de Ninon de Lenclos, la plus sémillante courtisane du Grand Siècle


« J’ay fait bien des choses depuis quatre jours dont je me suis repantie et je vous assure monsieur que vous y avez autem de part que ma senté qui en est assez alterée.
Il faudroit mieux profiter que je ne faits du loisir que vous avez presentement et du tems que vous cherchez a me donner. J’en ay de la reconnessance quoy que je reconnesse en cela la main de Me de la Sabliere.
J’ayme a tenir d’elle vostre amitié. Je la cultiveré avec beaucoup de soin afin que vous ne vous ressentiez poin de l’avoir crue. Je seray ces jours cy auprès de mon feu, si vous venez de nostre coté venez vous y chauffer. Pardonnez au ratures. »


Courtisane de légende, Ninon de Lenclos captive ses contemporains par l’indépendance de ses mœurs et de son esprit. Le salon qu’elle tient à partir de 1667 accueille, en plus de ses galants, l’élite littéraire, artistique et scientifique du Tout-Paris. Sa respectabilité est durablement acquise lorsqu’elle est elle-même admise, dix ans plus tard, dans le salon de Marguerite de la Sablière, en 1677.
Les invités de Ninon de Lenclos comptent parmi les figures les plus prestigieuses de l’époque : Jean-Baptiste Lully, Jean de La Fontaine, Nicolas Boileau-Despréaux, le prince de Condé, Henri de Sévigné ou encore le duc de Saint-Simon. Ce dernier dresse dans ses Mémoires un portrait au vitriol de François d’Usson de Bonrepaus (c. 1654-1719), jeune amant de Ninon, de trente-quatre ans son cadet : « Un très petit homme, gros, d’une figure assez ridicule, avec un accent désagréable, mais qui parloit bien et avec qui il y avoit à apprendre et même à s’amuser […] ».
La correspondance entre les deux amants, qui s’étend de 1675 à 1701 et dont on recense treize lettres et billets (Martine Hardy, Ninon de Lenclos : le parcours d’une libertine au XVIIe siècle, 2011), témoigne de la longévité des liens qui unirent la courtisane à un membre éminent du Secrétariat d’État à la Marine, ambassadeur extraordinaire de Louis XIV en Angleterre, au Danemark et aux Provinces-Unies.

Provenance :
Coll. particulière