NAPOLÉON III (1808-1873)

Lettre autographe signée « N » à l’impératrice Eugénie
[Camden Place, Chislehurst], le 2 août [1872], 1 p. 1/2 in-8°

« Votre absence laisse un grand vide et quoiqu’habitant sous le même toit nous nous voyons peu, il est toujours bien doux de sentir près de soit ceux que l’on aime »

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Fiche descriptive

NAPOLÉON III (1808-1873)

Lettre autographe signée « N » à son épouse l’impératrice Eugénie
[Camden Place, Chislehurst], le 2 août [1872], 1 p. 1/2 in-8° à en-tête de la résidence d’exil de la famille impériale
Traces de pliures d’époque, infimes rousseurs sur le second feuillet, petite fente en marge supérieure de la pliure centrale
Légère décharge d’encre de la deuxième page sur la page opposée témoignant d’un pliage de Napoléon III alors que l’encre n’était pas encore sèche
Filigrane “Joynson 1872”

Tendre lettre à son épouse l’impératrice, en voyage en Écosse avec leur fils unique le Prince Impérial


« Ma chère Eugénie. Je te remercie de ta lettre du 31 juillet. Je suis bien heureux de savoir que ton voyage te plaît, que Louis [leur fils le Prince Impérial] va bien et que vous êtes bien reçus. Tous les matins je sais par le Times ce que tu as fait la veille. Cela est très agréable.
Ici rien de nouveau […] Camden est bien triste, le temps redevient froid […]
Je serai bien content de te revoir ainsi que Louis, car votre absence laisse un grand vide et quoiqu’habitant sous le même toit nous nous voyons peu, il est toujours bien doux de sentir près de soit ceux que l’on aime.
Je t’embrasse tendrement.
N
J’embrasse Louis aussi bien tendrement »


La tendresse qui transparaît dans cette épître ne manque pas de surprendre tant on connaît les épisodes orageux qui ont jalonné la vie du couple impérial. Si l’on ne prête aucune relation extra conjugale à l’impératrice, il en fut tout le contraire pour l’empereur. De nombreux intimes du couple ont à l’époque témoigné de scènes orageuses dues au comportement très volage de Napoléon III. Sans doute l’exil de la famille impériale et la maladie déjà très avancée de l’empereur adoucirent-ils les relations entre les deux époux.

L’impératrice Eugénie et son fils unique le Prince Impérial étaient alors en voyage en Écosse à l’été 1872. Eugénie était, par sa mère, d’ascendance écossaise. Cette dernière, de son nom complet María Manuela Kirkpatrick de Closeburn y de Grévignée, aristocrate d’origine écossaise et belge, est la fille de l’écossais William Kirkpatrick qui fut nommé consul des États-Unis à Malaga, et la nièce du comte Mathieu de Lesseps.

Provenance :
Ancienne collection Jean-Claude Lachnitt