[ZOLA – AFFAIRE DREYFUS] L’Aurore, 13 Janvier 1898

« J’accuse…! », lettre au président de la République
Paris, L’Aurore, 13 janvier 1898, 4 pages in-plano

« Qu’on ose donc me traduire en cour d’assises et que l’enquête ait lieu au grand jour ! »

 

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Fiche descriptive

[ZOLA – AFFAIRE DREYFUS] L’Aurore, 13 Janvier 1898

« J’accuse…! », lettre au président de la République
Paris, le 13 janvier 1898, 4 pages in-plano
Quelques trous d’épingles, traces de pliures, marge droite friable avec quelques petits manques sans importance, brunissure uniforme

Exemplaire original du journal L’Aurore du 13 janvier 1898 dans un remarquable état de conservation et complet de ses quatre pages


Le 13 janvier 1898, Émile Zola publie dans le journal L’Aurore (fondé par Clemenceau et Vaughan l’année précédente) une lettre ouverte au président de la République, Félix Faure, dont le titre, « J’accuse… ! », choisi par Clemenceau, figure en gros caractères à la une. Cette longue et poignante plaidoirie occupe les deux premières pages du journal, sur un total de six colonnes. Zola y rappelle dans un premier temps l’historique de l’affaire – la découverte du bordereau et la condamnation de Dreyfus – puis, dans un second temps, revient sur la révélation de la trahison du commandant Esterhazy. Il dénonce alors son acquittement scandaleux et « accuse », avec une anaphore commençant par le célèbre « J’accuse », les ministres de la Guerre, les officiers de l’état-major et les experts en écriture graphologues ? convoqués lors du procès d’Esterhazy d’être responsables de la condamnation d’un innocent – Dreyfus – et de l’acquittement d’un coupable – Esterhazy. A l’exactitude et à la fiabilité des informations livrées par Zola s’ajoute la vigueur du style de l’écrivain, faisant de cet article un une prouesse tout aussi politique que littéraire, une véritable « prophétie », pour reprendre l’expression d’un jeune admirateur enthousiaste, un certain Charles Péguy. A une époque où l’audience de la presse gagne en nombre, ce pamphlet a un retentissement sans précédent dans l’opinion publique : lancé dans la rue durant la journée du 13 janvier par les vendeurs du journal L’Aurore, tiré pour l’occasion à trois cent mille exemplaires, le cri « J’accuse » entraîne une grande effervescence dans les rues de Paris. De nouveaux intellectuels s’engagent ainsi dans le combat.

Document mythique