[CAMUS] HÉBERTOT, Jacques (1886-1970)

Lettre tapuscrite signée de son paraphe à Marc Chesneau
Paris, 3 nov. 1957, 2 pp. in-8° à son en-tête de l’Artaban

« Il part d’abord pour l’Algérie où il va retrouver sa vieille maman, et ne fera que traverser Paris pour aller à Stockholm »

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Fiche descriptive

[CAMUS] HÉBERTOT, Jacques (1886-1970)

Lettre tapuscrite signée de son paraphe à Marc Chesneau
Paris, 3 nov. 1957, 2 pp. in-8° à son en-tête de l’Artaban
Pliure centrale inhérente à la mise sous pli d’origine
Deux mots manuscrits en marge

Le directeur de théâtre Jacques Hébertot donne des précisions sur le voyage imminent d’Albert Camus à Stockholm, où l’écrivain s’apprête à recevoir le prix Nobel de littérature


« Mon Cher Ami,
Je vous accuse réception de votre lettre du 28 écoulé.
Je vous remets sous ce pli copie de la lettre que j’ai reçue de la Fondation Nobel et copie des deux lettres que j’ai écrites à la Fondation et à l’Ambassade.
J’ai dîné lundi avec Albert Camus et je lui ai annoncé que vous le salueriez à Stockholm au nom d’ARTABAN. Mais méfiez-vous, car je sais qu’il restera très peu de temps à Stockholm.
J’ignore — et lui-même ignore — où il descendra, mais je pense qu’il descendra au Grand Hôtel. Mais il vaut mieux que vous vous rendiez à son arrivée à la Gare.
Je ne suis pas sûr de le voir avant son départ pour Stockholm, car il part d’abord pour l’Algérie où il va retrouver sa vieille maman, et ne fera que traverser Paris pour aller à Stockholm.
Vous avez bien fait de lui écrire que vous feriez une conférence sur lui à Stockholm, et je vais l’en informer moi-même par lettre, car j’ai l’adresse de son domicile personnel et je pense que vous lui avez écrit chez son éditeur.

Il m’a dit qu’il vous réserverait le meilleur accueil car il a beaucoup d’affection pour moi, et bien que ce ne soit pas tout à fait dans sa ligne politique, il estime ARTABAN et m’avait d’ailleurs consacré un article* dans le premier numéro de notre Journal.
[…]
Vous avez bien fait de m’écrire longuement, et je suis persuadé que vous aurez un bon entretien avec Albert Camus.
Je vous prie, Mon Cher Ami, de croire à l’assurance de mes meilleurs sentiments.
Jacques Hébertot
[…]
P.S. — Vous m’enverrez bien entendu votre article comme express. Ce qu’il faudrait surtout, ce serait plutôt un reportage anecdotique et dans lequel il ne faudrait pas manquer de faire exprimer l’opinion d’Albert Camus sur Artaban. »


Hébertot et Camus se connaissent depuis de nombreuses années grâce à leur collaboration théâtrale. Directeur du théâtre portant son nom, situé au 78 bis boulevard des Batignolles et qu’il acquiert en 1940, ce haut lieu du 5ᵉ art devient rapidement un carrefour pour les œuvres contemporaines. On se souvient que Camus y fait représenter pour la première fois sa pièce Caligula en 1945, puis Les Justes en 1949.

*Camus avait en effet consacré un article dans le premier numéro de L’Artaban, intitulé « À un audacieux ami », en avril 1957. En dépit des inquiétudes de ses amis Albert Camus et Maurice Clavel, Hébertot se lance dans une aventure éditoriale coûteuse, qui ne dépassera pas l’automne 1958.