CHATEAUBRIAND (de), François-René (1768-1848)

Lettre autographe signée « Chateaubriand » à Pierre-Narcisse Guérin
S.l, 13 juillet 1832, 2 pages in-8 sur bifeuillet

« Il faut en finir et laisser le monde à ceux qui n’en sont pas aussi ennuyés et fatigués que moi »

 

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Fiche descriptive

CHATEAUBRIAND (de), François-René (1768-1848)

Lettre autographe signée « Chateaubriand » à Pierre-Narcisse Guérin
S.l, 13 juillet 1832, 2 pages in-8 sur bifeuillet, adresse postale de la main de son secrétaire Hyacinthe Pilorge
Traces de pliures d’époque avec petites fentes, brunissures éparses

Sur un ton désabusé, Chateaubriand annonce sa longue retraite loin de la politique


« Madame Guérin a très bien fait, Monsieur, et je l’en remercie. La petite persécution que j’ai éprouvée était bien bête. Heureusement elle a été courte. Je vais comme vous, Monsieur, aller chercher, mais hors de France, une retraite où je n’entendrai plus parler de politique et où je ne recevrai ni ne lirai aucun journal. Il faut en finir et laisser le monde à ceux qui n’en sont pas aussi ennuyés et fatigués que moi.
Recevez, Monsieur, je vous prie, l’assurance de mon vieux dévouement et mes compliments les plus empressés.
Chateaubriand »


De plus en plus opposé aux partis conservateurs, lucide quant à l’avenir de la monarchie, Chateaubriand se retire des affaires après la Révolution de 1830, quittant même la Chambre des pairs. Il ne signale son existence politique plus que par des critiques acerbes contre le nouveau gouvernement et par des voyages auprès de la famille déchue.

Pierre-Narcisse Guérin (1774-1833) est un peintre français du courant néoclassique, grand prix de Rome en 1797 pour La Mort de Caton d’Utique. On lui doit, entre autres, Le Retour de Marcus Sextus (1800) et Napoléon pardonnant aux révoltés du Caire (vers 1805). En 1810, il dirige un atelier que fréquentent notamment Géricault, Ary, Scheffer et Delacroix. Nommé membre de l’Académie des beaux-arts en 1815, il est appelé à la direction de la Villa Médicis, qu’il dirige jusqu’en 1829. Revenu à Paris pour quelque temps, il retourne à Rome avec son successeur à la direction de la Villa Médicis, Horace Vernet. L’appui de Chateaubriand lui vaut le titre de baron en 1829. Il est élevé au grade d’officier de la Légion d’honneur en 1833, année de sa mort.

Correspondance générale, t. IX p. 178 (229)