CLEMENCEAU, Georges (1841-1929)

Lettre autographe signée des initiales « G.C », à son secrétaire, Étienne Winter au journal L’Aurore
Paris, le 12 février 1898 (cachet de la poste), 1 page in-8, carte pneumatique

« Ayez moi pour ce soir la sténographie de tout le procès »

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Fiche descriptive

CLEMENCEAU, Georges (1841-1929)

Lettre autographe signée des initiales « G.C », à son secrétaire, Étienne Winter au journal L’Aurore
Paris, le 12 février 1898 (cachet de la poste)
1 page in-8, carte pneumatique, adresse autographe au verso

Clemenceau – alors rédacteur en chef au journal L’Aurore – demande à son collaborateur de lui apporter le compte-rendu complet du procès Zola en pleine affaire Dreyfus, un mois après la publication de « J’Accuse… » 


« Cher ami,
Ayez moi pour ce soir la sténographie de tout le procès. Je crois que c’est Le Siècle qui la publie. Avertissez la dépêche que je suis hors d’état d’envoyer un article demain. Faites-moi songer ce soir à emporter du chocolat du journal.
A vous.
GC »


En 1894, Clemenceau est l’un des adversaires de Dreyfus : il écrit dans le journal La Justice un article intitulé « Le Traître », dans lequel il prône la peine de mort pour trahison. Mais le vice-président du Sénat, Scheurer-Kestner, possède des éléments à décharge. Il en fait part à Clemenceau. Convaincu, il change sa ligne éditoriale. Nous sommes en novembre 1897. Clemenceau a alors à cœur de demander la révision du procès, en pointant du doigt les irrégularités manifestes.
S’ensuit la publication de « J’accuse… » par Emile Zola le 13 janvier 1898, et ce n’est que le début : ce sont pas moins de six cent soixante-cinq articles dreyfusards qui sont imprimés dans les colonnes du journal jusqu’en 1903.

Dans ce petit bleu, adressé à son secrétaire à la rédaction du journal L’Aurore, Etienne Winter, Clemenceau réclame la sténographie complète de tout le procès, qui est effectivement publiée dans le journal Le Siècle en supplément. Nous sommes alors en plein procès Zola (l’état-major a porté plainte contre ce dernier suite à la publication de « J’accuse… »), qui se tient en cour d’assises du 7 au 23 février 1898.
Notons qu’à titre exceptionnel, par autorisation du président de la cour d’assises, car il n’est pas avocat de formation, Clemenceau autorisé à plaider sans robe. Dans un texte brillant, il attaque le leitmotiv des militaires res judicata pro veritate habetur