COLETTE, Sidonie-Gabrielle (1873-1954)

Lettre autographe signée « Votre Colette » au couple Guillermet
S.l, [15 avril 1946], 2 p. in-8° oblongues

« Si au moins mon livre (L’étoile Vesper) avait paru à temps, vous l’auriez eu pour votre anniversaire »

EUR 350,-
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Fiche descriptive

COLETTE, Sidonie-Gabrielle (1873-1954)

Lettre autographe signée « Votre Colette » au couple Guillermet
S.l, [15 avril 1946], 2 p. in-8° oblongues à l’encre bleue sur papier bleu ciel
Trace de pliure centrale due à la mise sous enveloppe
Marge inférieure inégalement rognée de la main de Colette, comme elle en avait l’habitude

Colette regrette de ne pouvoir faire parvenir son dernier roman L’Étoile Vesper à ses amis du Beaujolais


« Mes chers Guillermets, cela fait mal et bien de lire une lettre comme celle de Made[leine] !
Venir ? impossible maintenant. En juin il va falloir que j’aille à Uriage1, car je souffre vraiment un peu trop. On dit tant de bien de la nouvelle forme de traitement. Sept agneaux… Trente ans de mariage… Violettes et rosiers…
Je m’émeus devant votre féerie familiale et familière. Ne m’attendrissez pas trop ! Si au moins mon livre (L’étoile Vesper) avait paru à temps2, vous l’auriez eu pour votre anniversaire. Mais je ne l’espère pas avant septembre ou octobre. Et me voilà les mains vides. C’est vous qui toujours les emplissez.
Je vous embrasse. Ne me gâtez pas trop, anges donateurs que vous êtes !
Votre Colette »


1- La station thermale d’Uriage-les-Bains, dans l’Isère, où Colette se fera soigner d’une arthrite aiguë.

2- L’ouvrage paraît finalement le 3 novembre 1946 aux Éditions du Milieu du monde, à Genève.

La critique apprécie unanimement L’Étoile Vesper. Sous-titré au départ « Souvenirs », Colette se livre discrètement, au long de fragments soigneusement montés, intégrant quelques textes antérieurs. « L’Etoile Vesper est à mettre au tout premier rang, à côté du chef-d’œuvre La Maison de Claudine. L’Etoile Vesper c’est le parfait chef-d’œuvre de style, de sensibilité et de raison, l’âge venu » (Émile Henriot de l’Académie française, Le Monde, 29 octobre 1947).

Humaniste et philanthrope, Jean Guillermet (1893-1975) s’est évertué toute sa vie à faire connaître le Beaujolais. Il édite entre autres un Almanach annuel vantant les qualités de ce terroir et notamment son vin. Colette fait la connaissance de Madeleine, épouse de Jean Guillermet, à l’été 1943. Madeleine invite aussitôt Colette à séjourner dans sa demeure de Limas située près de Villefranche-sur-Saône, au cœur des vignobles beaujolais. C’est donc très naturellement que Colette, grande épicurienne et amatrice de bons vins, se lie d’amitié avec le couple Guillermet. Ils entretiennent une relation épistolaire régulière, jusqu’à la mort de l’écrivain, en 1954.

Bibliographie :
Colette, la passion du vin, éd. Bernard Lonjon, Éditions du Moment, p. 93

Source :
Société des amis de Colette