DALÍ, Salvador (1904-1989)

DALÍ, Salvador (1904-1989)

Dessins originaux et poème autographe
S.l.n.d [c. 1935], 1 p. in-8° (16 x 20,5 cm)
Petites taches
Encadrement sur-mesure, sous Marie-Louise anthracite, cadre doré

Abondantes études, soit huit dessins, enrichies d’un poème érotique inédit

Beaux dessins réalisés à la mine de plomb, certains surréalistes, d’autres représentant des visages ou encore une scène de masturbation et de fellation, l’ensemble fort aboutit.
L’artiste a de plus enrichi ses études d’un cadavre exquis, qu’il nomme « poème descriptif », demeuré inédit à notre connaissance.

Dalí a laissé libre cours à sa pensée dans ce poème dans ce qu’il décrit comme une « éclosion imperceptible de la nutrition ». Comme à son habitude, il écrit dans un français phonétique :

« ge pique ta nuque
ge coupe ton pique
ge nuque ta coupe
ge
j’avale ton mal
ge vide mon mal
J’avale ta male
[…] »

Période charnière dans son processus de création, Dalí se heurte en 1935 aux limites posées par les cadres surréalistes et à l’impossibilité d’approfondir ses connaissances sur les mécanismes psychiques. Il entreprend alors une introspection, débouchant sur la paranoïa.
Il travaille cet aspect de lui-même et étudie avec fascination le comportement d’individus atteints de sévères troubles mentaux, et particulièrement ceux qui ont trait à la paranoïa. Découlera de ces recherches la « méthode paranoïa-critique », ou « M. P.-C. », dont le principe est d’ouvrir son esprit aux choses de l’invisible, de l’inconscient, par l’étude des biais paranoïaques présents en chacun de nous. Il l’exprimera en peinture par l’image double, voire multiple, à laquelle il restera attaché l’essentiel de sa vie.