ÉLUARD, Paul (1895-1952)
Poème autographe signé « Paul Eluard »
S.l, 1942, 1 p. in-folio (21 x 31 cm) sur papier brun
« La nuit qui précéda sa mort / Fut la plus courte de sa vie »
Fiche descriptive
ÉLUARD, Paul (1895-1952)
Poème autographe signé « Paul Eluard »
S.l, 1942, 1 p. in-folio (21 x 31 cm) sur papier brun
Encadrement sur-mesure sous verre musée, document flottant sur Marie-Louise grise, cadre doré
Légères traces de pliures (professionnellement atténuées)
Magnifique poème ouvrant le recueil Au rendez-vous allemand et symbolisant à lui seul l’esprit de la Résistance
Avis
La nuit qui précéda sa mort
Fut la plus courte de sa vie
L’idée qu’il existait encore
Lui brûlait le sang aux poignets
Le poids de son corps l’écœurait
Sa force le faisait gémir
C’est tout au fond de cette horreur
Qu’il a commencé à sourire
Il n’avait pas UN camarade
Mais des millions et des millions
Pour le venger il le savait
Et le jour se leva pour lui
1942
Paul Eluard
Dans Raisons d’écrire, Paul Éluard donne le commentaire suivant sur ce poème : « Anonyme, Avis me fut demandé par Paulhan pour un journal qui ne put paraître. Sur les murs de Paris, des Avis, menaces ou listes d’otages, s’étalaient, faisant peur à quelques-uns et honte à tous ». Les premiers « avis » furent placardés sur les murs de Paris pendant l’hiver 1940-1941).
Paru d’abord dans Les Poèmes français, Lausanne, 1943, sans signature, le poème est ensuite repris dans L’Honneur des poètes [II], p. 78, signé « Jean du Haut », puis dans Traits (juillet, n°7), anonyme et sans titre. Il est plus tard reproduit dans Paul Éluard, Parrot (1944), p. 146, avant de figurer dans Au Rendez-vous allemand et volontairement placé en première position par le poète. Il est aussi mis en musique par Elsa Barraine en 1946. La partition est dédiée à la mémoire du résistant Georges Dudach, fusillé comme otage par les allemands en 1942 au Mont-Valérien.
L’un des plus bouleversants poèmes d’Éluard
Provenance :
Archives Louis Aragon
Bibliographie :
[Voir supra] – Œuvres complètes, t. 1, éd. Marcelle Dumas et Lucien Scheler, Pléiade, p. 1253