ÉLUARD, Paul (1895-1952)
Facile. Poèmes de Paul Éluard. Photographies de Man Ray
Paris, G.L.M. [Guy Lévis-Mano], 1935
Édition originale, l’un des 200 exemplaires hors commerce
Avec un envoi autographe signé de Paul Éluard à René Bertelé
Fiche descriptive
ÉLUARD, Paul (1895-1952)
Facile. Poèmes de Paul Éluard. Photographies de Man Ray
Paris, G.L.M. [Guy Lévis-Mano], 1935, in-4° (242 x 180mm)
Édition originale
Tirage : Un des 200 exemplaires hors commerce des 1200 exemplaires sur vélin de Rives,
Celui-ci numéroté « CLXXV ».
Petit frottement restauré en marge supérieur de la page 4
Illustration : 13 photographies de Nusch par Man Ray imprimées en héliogravure, dont une pour la couverture
L’un des livres illustrés les plus désirables du XXᵉ siècle
« Facile où le corps nu de Nusch photographié par Man Ray, encercle les poèmes d’une clair tendre aux lignes idéales… » (Album Eluard, p. 173)
Avec un envoi autographe signé de Paul Éluard à René Bertelé, à l’encre noire sur le faux titre :
« À René Bertelé
Très amicalement,
Paul Éluard »
Figurant parmi les grands éditeurs de poètes au XXᵉ siècle, René Bertelé avait créé et animé les Édition du Point du Jour (d’après le titre du livre d’André Breton) au sortir de la guerre. Compagnon de route de Prévert, il publie Paroles en 1946, qui fait connaître le poète au grand public. Sa collection accueille par ailleurs des ouvrages de Michaux, Breton, Ernst, Soupault et Queneau.
Né d’une collaboration artistique entre Man Ray, Paul Eluard et son épouse Nusch, l’ouvrage magnifie le corps de celle-ci par le verbe du poète et la lumière du photographe. Après son recueil Au défaut du silence, où Gala était omniprésente, Éluard compose ces quatre poèmes évoquant Nusch, auxquels font écho, par un subtil jeu de mise en page, douze photographies de Man Ray représentant Nusch entièrement nue. Son corps n’y apparaît jamais dans sa totalité selon un procédé propre à l’Homme-Lumière. L’ouvrage contribua au réveil de l’érotisme dans l’art des années 30.
L’élégance et l’originalité de la mise en page de Facile, conjuguées à la qualité esthétique des photographies de Man Ray — marquées par des jeux de lumière rasante, d’ombres et de surimpressions — participent à perfection de cet ouvrage mythique : « Identique à soi-même dans son intarissable création de soi, la femme est aussi comme le signe ou, mieux : la condition de l’identité de toutes choses. Il faudrait citer presque entièrement certains poèmes de Facile pour donner la juste idée de « l’entente » qui s’établit entre l’érotisme féminin et les énergies fécondantes de la terre – entre les gestes de la femme et les mouvements de l’humaine destinée… » (Pierre Emmanuel, Le Je universel chez Paul Éluard).
Bibliographie :
Œuvres complètes, t. I, éd. Marcelle Dumas et Lucien Scheler, Pléiade, pp. 457-466