LAMARTINE (de), Alphonse (1790-1869)

Lettre autographe signée « Lamartine » à un collègue
S.l, le 22 janvier 1851, 4 pages in-8 sur papier bleu vergé

« L’éducation de la liberté ne se fait pas sous le despotisme »

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Fiche descriptive

LAMARTINE (de), Alphonse (1790-1869)

Lettre autographe signée “Lamartine” à un collègue
S.l, le 22 janvier 1851, 4 pages in-8 sur papier bleu vergé
Traces de pliures d’époque

Lamartine s’interroge avec crainte sur la politique autoritaire mise en place par Napoléon III, quelques mois avant son coup d’Etat, à l’issue duquel il est proclamé Empereur


« Cher ancien collègue et ami, j’ai reçu la visite de votre charmant métayer et la lettre. Merci des deux. J’ai ainsi indépendamment d’un plaisir de voir ce beau et bon jeune homme les détails sur votre vie et sur votre jardin qui intéressent ceux qui vous aiment.
Je vois les choses comme vous, comme nous les avons vues de plus loin que la foule, douteuses, anxieuses, pénibles pour tous ceux qui vivent plus d’avenir que de présent. Je ne sais où Dieu nous mène. Nous nous sommes montrés peu dignes de la Liberté, nous sommes incapables de servitude durable, et ce qui est triste, c’est que l’éducation de la liberté ne se fait pas sous le despotisme. Mais enfin notre devoir à nous c’est de ne jamais laisser notre âme se décourager du bon sens et de l’espérance […] Vous avez la bonté d’interroger ma santé et mes affaires. tout va dans ce double rapport et tolérablement j’ai peu travaillé sans rien terminer […] La société pour mes œuvres à laquelle vous avez pris part a réunis 300 000 f environ d’actions littéraires est presque finie et pourra se compléter plus tard. J’ai vendu mon Journal Le Civilisateur à la charge à le rédiger pendant dix ans un très bon prix payable aussi d’année en année. Tout cela m’a mis au dessus des intérêts à servir et me permettra je crois de me libérer dan deux ans de plus de moitié de très énormes dettes. Je n’aspire qu’à cela avant de me reposer ou de mourir…
Lamartine »


Lamartine se porte candidat à l’élection présidentielle de 1848 mais est sèchement battu par Napoléon III. Ce dernier ne fait qu’entreprendre des réformes constitutionnelles, une marche déguisée vers le coup d’État à la fin de l’année 1851. Républicain affirmé, Lamartine ne cesse de pourfendre la politique menée par Napoléon III tout au long du Second Empire.

Nous joignons :
Une gravure d’époque représentant Lamartine de buste, l’un de ses plus célèbres portraits