[LISZT] PLEYEL, Marie (1811-1875)
Lettre autographe signée « M. Pleyel » [à Louis Brandus ?]
Bruxelles, s.d « 15 janvier » [après 1865], 1 p. in-8°
« Me trouverez-vous trop indiscrète si je vous prie de vouloir bien m’envoyer le morceau de Liszt sur la marche Indienne de l’Africaine… »
Fiche descriptive
[LISZT] PLEYEL, Marie (1811-1875)
Lettre autographe signée « M. Pleyel » [à Louis Brandus et Ernest d’Hannecort ?]
Bruxelles, s.d « 15 janvier » [après 1865], 1 p. in-8°
Petits manques en marge droite sans atteinte au texte, petits trous de corrosion d’encre, marges renforcées à l’adhésif neutre au verso (voir scans)
Curieuse requête de la pianiste virtuose désirant obtenir deux travaux musicaux de Franz Liszt
« Messieurs,
Permettez-moi de vous offrir mes remerciements les plus sincères pour la nouvelle gracieuseté que je dois à votre obligeance.
Me trouverez-vous trop indiscrète si je vous prie de vouloir bien m’envoyer le morceau de Liszt sur la marche Indienne de l’Africaine ainsi que la Schiller Marsch du même auteur ?
Si ma demande est importune n’en accusez que la bonne grâce avec laquelle vous m’avez toujours traitée et croyez, Messieurs, à mes sentiments bien reconnaissants et bien dévoués.
M. Pleyel »
Les travaux demandés ici par Marie Pleyel sont pour le premier un morceau extrait de Illustrations de l’opéra « L’Africaine » (S.415), composé par Liszt, d’après l’opéra de Meyerbeer. Liszt appréciait particulièrement cet opéra et en composa deux pièces pour piano quelques semaines seulement après la création : la première est une fantaisie sur la prière matinale des marins portugais au début du troisième acte et la seconde, une transcription virtuose de la Marche indienne qui ouvre le quatrième acte, dont il est ici question dans la lettre.
Le second est l’un des treize poèmes symphoniques écrits par Liszt, genre dont il est par ailleurs le créateur. Marie Pleyel se réfère ici au Kunstler Festzug “Schiller Marsch” tiré de Die Ideale (d’après le poème au titre éponyme de Friedrich von Schiller), composé par Liszt en 1859.
Née Marie-Félicité-Denise Moke, Marie Pleyel est une enfant prodige du piano. Elle devient par la suite l’une des plus célèbres virtuoses de son temps. Après avoir été fiancée à Hector Berlioz, elle épouse Camille Pleyel, fils du grand facteur de piano Ignace Joseph Pleyel, le 5 avril 1831. Considérée par Liszt comme « pas simplement une grande pianiste femme, mais un des plus grands artistes du monde », il se produisent ensemble à Vienne en 1839. Après de grandes tournées dans toute l’Europe, elle s’installe à Bruxelles en 1842, créant une école de piano au Conservatoire royal ou elle enseigne de 1848 à 1872.
Cette lettre est sans doute adressée à Louis Brandus et son associé Ernest d’Hannecort. La maison d’édition de Brandus fut la seule à avoir édité les deux partitions ici évoquées.