LOUIS XVIII, Louis-Stanislas-Xavier de France, (1755-1824)

Lettre autographe signée « Louis Stanislas Xavier » au comte de Modène
Vérone, 22 septembre 1794, 3/4 p. in-12, adresse au dos

« La rage des Jacobins… »

 

 

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Fiche descriptive

LOUIS XVIII, Louis-Stanislas-Xavier de France, (1755-1824)

Lettre autographe signée « Louis Stanislas Xavier » à François Charles de Raimond de Mormoiron, comte de Modène
Vérone, 22 septembre 1794, 3/4 p. in-12, adresse au dos avec cachet de cire rouge à ses armes de comte de Provence
Petit manque marginal dû à l’ouverture, sans atteinte au texte.

Quelques semaines après la chute de Robespierre, le futur Louis XVIII annonce une fausse rumeur sur la mort de Louis XVII, alors enfermé à la Tour du Temple


« J’ai reçu vos deux lettres presqu’à la fois, mon cher Modène, je serois fort aise de rendre service à M.M. le chevalier Du Plessis et de St-Pern [les officiers de vacalerie Jacques-Auguste Hays Du Plessis et Jean-Louis-Marie-Bertrand de Saint-Pern], mais je ne crois pas qu’on songe en ce moment à lever des corps de cavalerie. 
Pour ce qui vous regarde plus particulièrement, vous sçavez si je désire rien de plus que vous être utile, mais je pense absolument ce que d’Avaray [Antoine-Louis-François de Béziade d’Avaray, ami et proche serviteur du futur Louis XVIII qui le ferait duc] vous écrit à ma décharge, ainsi ce serait à vous à nous éclairer sur cela. 
La nouvelle de la mort du roi s’est heureusement trouvée fausse, Dieu nous garde et surtout moi que la rage des Jacobins, qui paroissent reprendre un peu le dessus en ce moment, la vérifie jamais !
Adieu, mon cher Modène, vous connoissez mon amitié pour vous.
Louis Stanislas Xavier »


Un prince inébranlable dans les avanies de l’exil
Le futur roi quitte la France de son propre chef le 20 juin 1791 et parvient à Mons, en territoire autrichien, le jour de l’arrestation de son frère à Varennes. Ainsi débute une longue errance, qui occupe le tiers de sa vie. Bien que privé de ses droits en France, il se proclame régent le 28 janvier 1793, après l’exécution de son frère Louis XVI, puis roi le 24 juin 1795, après la mort de son neveu, Louis XVII, dont il est ici question. Son sort est cependant mal assuré, et il doit fréquemment changer d’asile, au gré des hasards et des expulsions : après Mons, il séjourne successivemet à Bruxelles, Coblence, Hamm, Vérone, Riegel, Blankenburg, Mitau, Varsovie, Blankenfeld, de nouveau Mitau, puis l’Angleterre à partir de 1807, d’abord à Godfiled Hall, puis à Hartwell House.

Le destin tragique du jeune Louis XVII
Louis-Charle sest emprisonné avec le reste de la famille royale à la Tour du Temple vérifier majuscules après la journée du 11 août 1792. Il est ensuite enlevé à sa mère par un arrêté du Comité de Salut Public vérifier majuscules du 1er juillet 1793 pour être mis sous la garde du cordonnier Antoine Simon, « l’instituteur » désigné, qui sait pourtant à peine écrire. Il est enfermé au deuxième étage, et le but est d’en faire un citoyen ordinaire et de lui faire oublier sa condition royale. Après le départ de Simon, en janvier 1794, Louis-Charles est secrètement reclus dans une chambre obscure, sans hygiène ni secours, pendant six mois, jusqu’au 28 juillet 1794. Sa nourriture lui est servie à travers un guichet et peu de personnes lui parlent ou lui rendent visite. Ces conditions de vie entraînent une rapide dégradation de son état de santé. Après la chute de Robespierre, les Comités de Salut Public et Sûreté Générale nomment Laurent, membre du comité révolutionnaire de la section du Temple. Le sort de Louis-Charles s’améliore relativement, mais il est rongé par la tuberculose. Il finit par mourir dans sa cellule, isolé de tous, le 8 juin 1795, à l’âge de dix ans.

Ami intime du futur Louis XVIII, François Charles de Raimond de Mormoiron, comte de Modène (1734-1799), issu d’une famille de très ancienne noblesse provençale, sert d’abord comme ambassadeur de France en Allemagne et en Suède, avant de devenir gentilhomme d’honneur de Monsieur, futur Louis XVIII. Pendant Révolution, ils quittent la France, mais Raimond de Mormoiron ne peut suivre son compagnon de fuite en raison d’une santé chancelante. Il se fixe alors à Bayreuth.