MADAME ROYALE, Marie-Thérèse de FRANCE, dite (1778-1851)

Lettre autographe signée « MT » à Théodore Charlet
« V… » [Vienne, Autriche], 1er mars 1850, 2 pp. in-8°

« En revenant d’un petit voyage que j’ai fait pour voir ma nièce Louise… »

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Fiche descriptive

MADAME ROYALE, Marie-Thérèse de FRANCE, dite (1778-1851)

Lettre autographe signée « MT » à Théodore Charlet
« V… » [Vienne, Autriche], 1er mars 1850, 2 pp. in-8°
Numérotée “268” de sa main au coin supérieur gauche
Quelques décharges d’encre de la main de Madame Royale, petites perforation par corrosion d’encre

Dans une longue lettre à son financier resté en France, Madame Royale donne des nouvelles de son cercle intime en exil 

Provenant de la collection Hubert Guerrand-Hermès


« En revenant d’un petit voyage que j’ai fait pour voir ma nièce Louise [Louise d’Artois, petite fille de Charles X] chez elle, que j’ai trouvé en bonne santé avec ses 3 enfants et heureuse. J’ai été aussi voir le frère de ma nièce Thérèse [son neveu le comte de Chambord] chez lui. J’ai été très contente de ma course et à mon retour j’ai retrouvé mon neveu et sa femme [Marie-Thérèse de Modène] en très bonne santé, et j’ai reçu votre lettre sans date de février. Je suis bien aise que vous ayez reçu la mienne d’ici. J’y reste jusqu’après Pâques, que je retournerai chez moi, vous pourrez m’écrire une fois ici. Je profite d’une occasion pour faire mettre ma lettre à la petite poste. Nous nous portons tous bien ici, je désire que vous et votre famille en fassiez autant. Dites leur mille choses de ma part surtout à votre bonne femme. L’abbé ici est mieux, mais [a] bien de la peine à se remettre. Je vous remercie d’avoir fait mes commissions. J’apprécie fort que vous donniez 50 frs par mois à a Dame de charité pour la veuve Marionna – Quant à Mme Lemond, elle habite Fontainebleau sans adresse ; il n’y a rien à donner pour le moment. À Girardon, je ne rétablis pas sa pension. Je vous remercie des nouvelles que vous me donnez de Maria, je sais que son frère l’abbé lui cause bien de la peine, il est fou. Mme Vve Anne Ranulon, rue Hillerin Buttin n°14 à Paris, fille du Cte de St Louis, demande des secours – vieille, infirme, s’en informer. Je vous renvoie la lettre de ce Bourdel, c’est une folie. Il n’y a rien du tout à faire, il ne cite que des gens morts et des faussetés d’un contenant connu, que son libellé paraisse, cela m’est égal. Quant à la note pour la Chapelle, il n’y a rien non plus à faire. Je ne ferai aucune démarche, je l’ai fait ériger, je veux qu’elle reste comme elle est. Si l’on en détruit et bâtit autour, tant pis pour ceux qui le feront, mais je n’y serai pour rien.
Voilà toutes mes intentions sur ces 2 articles. Vous avez bien répondu au médecin, j’espère qu’il restera tranquille, mais cela m’est égal.
Adieu, vous conaissez tous mes sentiments pour vous et les vôtres qui ne changeront jamais.
MT »


Fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette, Marie-Thérèse Charlotte de France, dite Madame Royale (pour la distinguer de la belle sœur du roi), est le premier enfant du couple royal, né après plus de huit ans de mariage. Enfermée au Temple en 1792 avec sa famille, elle en est la seule rescapée, échangée in-extremis en 1795 contre les commissaires français livrés aux Autrichiens par Dumouriez. En 1799, elle épouse son cousin Louis de France, duc d’Angoulême, fils du futur Charles X. La mort sans enfant de Louis XVIII on fait d’elle et de son mari les derniers Dauphin et Dauphine de France. Contrainte à l’exil pendant la Révolution de Juillet en 1830, Madame Royale rejoint l’ex-roi Charles X, partit avec sa Cour à Gorizia, ville sous domination autrichienne. Elle s’installe en 1844 avec ses proches et son neveu Henri d’Artois, comte de Chambord, au château de Frohsdorf , situé au sud-est de Vienne. Elle y meurt le 19 octobre 1851.

Provenance :
Piasa, 4 mai 2010, n°145
Puis collection Hubert Guerrand-Hermès