MAUPASSANT (de), Laure (1821-1903)

Carte autographe signée « Laure de Maupassant » [à Robert Pinchon]
[Nice, entre 1890 et 1891], 2 pp. in-24°

« C’était un heureux temps, que celui où l’on jouait la comédie dans la maison d’Étretat… »

EUR 600,-
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Fiche descriptive

MAUPASSANT (de), Laure (1821-1903)

Carte autographe signée « Laure de Maupassant » [à Robert Pinchon, ami intime de son fils Guy de Maupassant]
[Nice, entre 1890 et 1891], 2 pp. in-24° sur une carte de visite à son nom, liseré de deuil, d’une écriture très remplie et serrée

Émouvante carte de visite de Laure de Maupassant, évoquant avec nostalgie un passé révolu et donnant des nouvelles de son fils Guy


Nous ne transcrivons ici que quelques fragments de ce témoignage inédit :

« Veuillez agréer, cher Monsieur, mes meilleurs remerciements et mes plus chaleureuses félicitations. J’ai lu votre beau drame avec un vif intérêt, et je vous sais aussi un gré infini de ne m’avoir point oubliée, et d’être venu me chercher au fond de ma solitude1[…]. C’était un heureux temps, que celui où l’on jouait la comédie dans la maison d’Étretat2 […] L’état de votre pauvre camarade s’était beaucoup amélioré ; mais les grandes chaleurs le fatiguent […] les docteurs ne peuvent encore se prononcer en aucune manière. Il faut attendre. Agréez, cher Monsieur, mes meilleures pensées.
Laure de Maupassant »


1 – Souvent trompée par les aventures adultérines de son mari Gustave de Maupassant, Laure (née Le Poittevin) avait demandé le divorce en 1860 et ne s’était pas remariée depuis.

2 – Suite à son divorce, Laure de Maupassant et ses deux enfants (Guy et son frère cadet Hervé) déménagent à Étretat pour habiter dans le Grand Val. Dès son premier succès littéraire avec La Maison Tellier, Guy y fait construire « La Guillette », une petite maison entourée d’un balcon au premier étage.

Cette carte de visite autographe est nécessairement écrite après 1889. Laure de Maupassant faisait usage du liseré de deuil après la mort d’Hervé, le 13 novembre 1889. Évoquant ici les  «grandes chaleurs », un conjecture plausible serait l’été 1890 ou 1891. C’est également à parti de l’année 1890 que Guy de Maupassant fait l’objet d’hallucinations accompagnées d’épisodes psychotiques devenant de plus en plus sévères. Il est finalement interné en janvier 1892 et meurt, comme son frère cadet, de la syphilis, le 6 juillet 1893.

On joint :
Une carte d’invitation pour l’inauguration au monument à Guy de Maupassant, le 27 mai [1900, à Rouen].