MAURIAC, François (1885-1970)
Manuscrit autographe en premier jet
S.l.n.d. [seconde quinzaine de janvier 1945 ?], 1 p. in-4°
« Des adversaires de Charles Maurras ne peuvent se défendre d’être angoissés en pensant au terrible retentissement qu’aurait dans le pays son exécution »
Fiche descriptive
MAURIAC, François (1885-1970)
Manuscrit autographe en premier jet
S.l.n.d. [seconde quinzaine de janvier 1945 ?], 1 p. in-4°
Mauriac exprime sa ferme opposition à la possible exécution de Charles Maurras lors du procès de celui-ci en janvier 1945
« Des adversaires de Charles Maurras ne peuvent se défendre d’être angoissés en pensant au terrible retentissement qu’aurait dans le pays son exécution. Ils craignent que l’unité nationale n’en demeure atteinte pour de longues années et que cet acte de justice ne soit pas compris par l’étranger. et n’apparaisse comme une victoire
Ils supplient le général de Gaulle en qui leur confiance est absolue. C’est à la clémence
Ils ne prétendent pas intervenir dans / troubler / C’est
C’est à la seule clémence du général de Gaulle qu’ils s’adressent avec le seul souci de l’intérêt du pays. »
Mauriac figure, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, parmi les intellectuels opposés aux excès de l’épuration, au nom du pardon chrétien. Arrêté le 8 septembre 1944, Maurras est jugé par la cour de Justice de Lyon du 24 au 27 janvier 1945. Inculpé pour intelligence avec l’ennemi, il lui est en outre reproché son antigaullisme, sa haine des Juifs et ses prises de positions radicales dans L’Action française à l’encontre des résistants, qu’il qualifie de « terroristes », tout en appelant à leur exécution. Pour sa défense, Maurras met en avant son anti-germanisme tout le procès durant. Il est finalement déclaré coupable le 27 janvier de haute trahison et d’intelligence avec l’ennemi. La cour de Justice le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité et à la dégradation nationale. Il échappe ainsi de justesse à la peine de mort.
En marge du procès Maurras se tient aussi celui de Robert Brasillach. Avec le concours de Jean Anouilh et Marcel Aymé, Mauriac lance une pétition demandant au général de Gaulle la grâce du jeune journaliste pamphlétaire. En dépit de cette initiative, Brasillach est exécuté le 6 février 1945.
Sa défense des collaborationnistes à cette époque vaut à Mauriac le surnom de « Saint François des Assises » par les journalistes.
Ce manuscrit semble inédit
Provenance :
Archives Thierry Maulnier