MISTRAL, Frédéric (1830-1914)

Manuscrit autographe signée « F. Mistral »
S.l.n.d, 2 p. petit in-8° sur papier vergé

« La chevelure ceinte du diadème arlésien, la chapelle des seins entr’ouverte au soleil, elle alla dans la foule, y répandant l’admiration. elle était la beauté humaine »

EUR 1.200,-
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Fiche descriptive

MISTRAL, Frédéric (1830-1914)

Manuscrit autographe signée « F. Mistral »
S.l.n.d, 2 p. petit in-8° sur papier vergé, en français
Importante fente à la pliure centrale sans atteinte au texte, toutes petites rousseurs

Très beau texte inédit légèrement tinté d’érotisme et enrichi de quelques vers issus de son recueil Lis Óulivado


Nous respectons l’usage aléatoire des majuscules par Mistral

« en Arles, au jour où Arles célébra dans saint Trophime¹ la commémoration de Constantin, une reine apparut : Magali des matines. La chevelure ceinte du diadème arlésien, la chapelle des seins entr’ouverte au soleil, elle alla dans la foule, y répandant l’admiration. elle était la beauté humaine, qui s’harmonise aux monuments. elle était la beauté romaine, impériale et dominante. la fameuse Fausta², l’épouse de Constantin, n’était pas plus superbe. mais Fausta fut une coquine ; et magali est noble et digne et généreuse autant que belle. en arles ce jour-là, aucune vision de femme ne fut grande comme la sienne -et aucune arlésienne ne personnifia la race comme notre magali !

mai, o magali [mais, ô Magali,]
gènto magali, [douce Magali,]
douço magali, [Magali allègre]
es tu que m’as fa trefouli [c’est toi qui m’as fait tressaillir]

F. Mistral »


Inconnu à ce jour, ce manuscrit est-il un hommage à une arlésienne particulièrement attractive ? Écrit en français, on pourrait penser que la destinataire ne maîtrisait pas la langue d’oc. Ou s’agit-il d’un exercice de style du poète ? Cette hypothèse n’est pas non plus improbable. Mistral évoque bien “Magali” dans sa prose, idole de son poème Tremount de luno [Coucher de lunes] duquel il extrait ici les quatre derniers vers.

Publié en 1912, Lis Óulivado est le dernier grand recueil de poèmes lyriques de Frédéric Mistral. Il rassemble des poèmes écrits jusqu’en 1907.

[1] La cathédrale Saint-Trophime d’Arles est une église romane de la ville d’Arles construite au XIIᵉ siècle et située place de la République. Elle est considérée comme l’un des plus importants édifices du domaine roman provençal.
[2] Fausta Flavia Maxima (vers 289-326) est la fille de l’empereur Maximien Hercule et Eutropia. Mariée à l’empereur Constantin 1er en 307, elle lui donne trois fils, futurs empereurs, et trois filles. En 324, elle reçoit le titre suprême d’Augusta. Les circonstances de sa mort deux ans plus tard, documentées par des sources incomplètes ou partiales, restent à jamais incertaines. 

Provenance :
Bibliothèque Marc Loliée
Ancienne collection de Monsieur H.D.

Bibliographie :
Les Olivades, éd. Alphonse Lemerre, 1912, p. 164-165 (pour les vers)