MONTIJO (de), Impératrice Eugénie (1826-1920)

Lettre autographe signée « Eugénie » à Marie-Thérèse Bartholoni
Farnborough Hill, 17 novembre 1892, 3 p. in-8° sur papier de deuil

« Jamais on s’est tant embrassé et tant armé en Europe. Pourvu que ce soit un gage de paix ! »

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Fiche descriptive

MONTIJO (de), Impératrice Eugénie (1826-1920)

Lettre autographe signée « Eugénie » à Marie-Thérèse Bartholoni
Farnborough Hill, 17 novembre 1892, 3 p. in-8° sur papier de deuil, enveloppe autographe

Témoin des fastes et des guerres de l’Empire, l’impératrice déchue observe avec espoir le rapprochement de la France avec l’ancien adversaire de la campagne de Crimée


« Chère Madame Bartholoni,
Le 15 novembre(1) n’est plus une fête pour moi comme autrefois en France, mais elle reste une occasion de rapprochement et je vous remercie de vos vœux affectueux.
L’emballement aux fêtes Franco-Russes a été général.(2)
Jamais on s’est tant embrassé et tant armé en Europe. Pourvu que ce soit un gage de paix !
Mes souvenirs à tous les vôtres et croyez à mes sentiments affectueux.
Eugénie
Je vous prie de remercier ma filleule de son aimable lettre. »


1/ La Sainte Eugénie était célébrée le 15 novembre. Sous l’Empire, à l’occasion de cet évènement, de grandes réjouissances étaient organisées

2/ Les fêtes franco-russes, commencées le 18 octobre 1893, durèrent 16 jours et furent le prétexte de manifestations grandioses et populaires à Toulon, Marseille, Lyon et Paris. Elles célébraient l’alliance politique et militaire avec la Russie tsariste, « contrepoids » nécessaire à la « Triple-alliance », conclue entre l’Empire allemand, la Double monarchie austro-hongroise et le Royaume d’Italie le 20 mai 1882.

Filleule de Chateaubriand et dame d’honneur aux Tuileries de la princesse Julie Bonaparte, Madame Bartholoni (1833-1910) fut, par sa beauté, l’un des ornements de la Cour du Second Empire. Née Marie-Thérèse Frisell (1833-1910), elle fut l’épouse d’Anatole Bartholoni (1822-1902), qui fut député au Corps législatif de 1860 à 1869.
Madame Bartholoni tint un brillant salon, qui inspira Marcel Proust. L’écrivain le fréquenta activement dans les années 1897-1899, et fut également l’hôte du château de Coudrée, que les Bartholoni possédaient sur les bords du Lac Léman, entre Thonon et Genève. La conversation spirituelle de l’ancienne « belle de l’Empire » paraît l’avoir fortement inspiré.
Marcel Proust courtisa, un temps, une des trois filles de Madame Bartholoni, Louise dite « Kiki » (1857-1933), filleule de l’impératrice Eugénie.