POULENC, Francis (1899-1963)
Lettre autographe signée « Francis Poulenc » à [Philippe] Parès
Cannes [1928 ?], 1 p. 1/2 in-4° sur papier bleu ciel
« Aurai-je la joie d’entendre déjà les épreuves du trio. Vous savez que rien au monde ne m’amuse plus »
Fiche descriptive
POULENC, Francis (1899-1963)
Lettre autographe signée « Francis Poulenc » au compositeur Philippe Parès
Cannes [fin de mars 1928 ?], 1 p. 1/2 in-4° sur papier bleu ciel, à l’encre noire
Traces de pliures inhérentes à l’envoi d’origine
Nous avons rétabli la ponctuation pour une lecture plus aisée
Belle lettre inédite de Poulenc au sujet de l’enregistrement de son Trio pour hautbois, basson et piano et du Bestiaire
« Mon cher Parès,
Je rentre vendredi prochain à Paris. Aurai-je la joie d’entendre déjà les épreuves du trio. Vous savez que rien au monde ne m’amuse plus. C’est un[e] leçon de piano admirable et comme c’est agréable d’entendre sa musique comme la musique d’un autre mais jouée exactement comme on la sent. À mon avis, c’était aussi celui de Dhérin et de Lamorlette. Le trio sonne parfaitement bien. Nous étions tous trois ravis des essais. Pour les mouvements c’est une autre histoire. Ce n’est guère phonétique, j’ai envie d’essayer un disque des Biches [Ballet composé par Poulenc en 1924 et créé par Diaghilev le 6 janvier 1924]. En tout cas voulez-vous voir avec Croiza [sic], quand elle veut enregistrer le Bestiaire. […]
Voyez cela. En tout cas sitôt débarqué je vous téléphone. Nous causerons aussi sérieusement de la question contrat.
Mille amitiés en hâte pour vous et votre aimable collaborateur.
Francis Poulenc »
Cette lettre pourrait dater de 1928, année durant laquelle les trois musiciens effectuèrent l’enregistrement. Composé en 1926 par Poulenc, ce dernier, au piano, est accompagné par Gustave Dhérin, bassoniste et Roland Lamorlette, hautboïste. Poulenc avait composé cette musique de chambre en hommage à Manuel de Falla, qui en retour l’apprécia tout particulièrement. Le Trio pour hautbois, basson et piano est par ailleurs considéré par certains comme la première œuvre importante du répertoire de musique de chambre du compositeur, reflétant intensément la personnalité de Poulenc.
L’enregistrement du Bestiaire ou Cortège d’Orphée, évoqué plus loin dans la lettre, ne se fera que bien plus tard, le projet ayant dû être repoussé. Poulenc compose ce cycle de mélodies en 1918 en reprenant l’œuvre éponyme de Guillaume Apollinaire.
Cette lettre se situe à une époque charnière, au moment de la naissance des revues sur le disque, de la critique de disque et de l’apparition de nouveaux critères de jugement.
Nous remercions Nicolas Southon de nous avoir confirmé le caractère inédit de cette lettre et pour les renseignements qu’il nous a aimablement communiqués