SULLY PRUDHOMME (1839-1907)
Poème autographe signée « Sully Prudhomme »
S.l.n.d, 1 p. in-8° sur papier vergé
« Ici-bas, tous les hommes pleurent / Leurs amitiés ou leurs amours / Je rêve aux baisers qui demeurent / Toujours… »
Fiche descriptive
SULLY PRUDHOMME (1839-1907)
Poème autographe signée « Sully Prudhomme »
S.l.n.d, 1 p. in-8° sur papier vergé
Légère décharge d’encre sur la partie inférieure du feuillet témoignant d’un pliage de Sully Prudhomme alors que l’encre n’était pas encore sèche.
Annotation « 41 » d’une autre main au coin supérieur gauche
Ancienne trace de montage sur onglet au verso
Filigrane « Imperial treasure »
Rare et précieux manuscrit de son poème Ici-bas, demeuré l’un de ses plus célèbres, issu de son recueil de jeunesse Stances et Poèmes
« Ici-bas tous les lilas meurent,
Tous les chants des oiseaux sont courts,
Je rêve aux étés qui demeurent
Toujours…
Ici-bas les lèvres effleurent
Sans rien laisser de leur velours,
Je rêve aux baisers qui demeurent
Toujours…
Ici-bas, tous les hommes pleurent
Leurs amitiés ou leurs amours ;
Je rêve aux couples qui demeurent
Toujours…
Sully Prudhomme »
Ce poème est, avec Le vase brisé, l’un des plus célébrés de Sully Prudhomme. Tous deux issus Stances et Poèmes (loué en son temps par Sainte-Beuve), ce premier recueil permet au futur lauréat du prix Nobel de littérature de lancer sa carrière. S’inscrivant dans la pure lignée parnassienne aux côtés de Banville, Villiers de L’Isle-Adam ou encore José-Maria de Heredia, Sully Prudhomme trouve en la personne d’Alphonse Lemerre l’indispensable appui pour cette première publication. Ce dernier fera paraître, l’année suivante, en 1866, le premier des trois volumes du Parnasse contemporain, auquel le jeune poète participera activement.
Composé de trois quatrains hétérométriques en octosyllabe à rimes croisées, la métrique du vers ici employée par le poète laisse apparaître quelques agréables innovations que l’on peut retrouver par ailleurs chez certains de ses camarades parnassiens. On peut en outre apprécier l’harmonie du poème dans son ensemble, le rendant très touchant par la solennité du ton utilisé, renforcé par sa formule anaphorique en fin de chaque strophe.
Ici-bas a été mis en musique par Gabriel Fauré dans une partition pour piano et chant pour ténor ou soprano. La mélodie en fa dièse est dédiée à Madame G. Lecoq. Elle fut créée à Paris le 12 décembre 1874.
Provenance :
Collection de Monsieur H.D.
Bibliographie :
Stances et Poèmes, 1865, chez Alphonse Lemerre, Paris, p. 34