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Lettre signée « Aug. Rodin » au libraire-galeriste Louis Soullié
[Paris], 30 juillet 1904, 2 p. in-8° à l’encre noire
« Je persiste à estimer que les trois tableaux que vous m’avez vendus, de Whistler – Gauguin – et Van Gogh – ne sons pas authentiques »
Lettre signée « Aug. Rodin » au libraire-galeriste Louis Soullié
[Paris], 30 juillet 1904, 2 p. in-8° à l’encre noire sur papier beige
À son en-tête du 182, rue de l’Université
Apostille autographe de Soullié en tête du courrier :
« Répondu le 4 août 1904 »
S’estimant trompé après l’acquisition de trois toiles de maîtres auprès du galeriste Soullié, Rodin réclame un véritable Van Gogh en guise de réparation
Sous la dictée de Rodin, la lettre a été rédigée par son secrétaire René Chéruy, puis signée par Rodin lui-même :
« Monsieur Soullié
Ainsi que je vous l’ai déjà écrit, je persiste à estimer que les trois tableaux que vous m’avez vendus, de Whistler – Gauguin – et Van Gogh – ne sons pas authentiques, et c’est aussi l’avis de mes amis qui les connaissent.
Je serai donc heureux que vous trouviez un arrangement pour me les reprendre.
Vous me donneriez par exemple un véritable Van Gogh important.
Recevez, Monsieur Soullié, mes salutation empressées
Aug. Rodin »
L’affaire de ces « faux tableaux » remonte au début de l’année 1904. Louis Soullié, initialement libraire-éditeur spécialisé dans les catalogues de vente d’art, étend son activité en 1903 en créant la Librairie-Galerie des Collectionneurs, au 338 rue Saint-Honoré. Devenu galeriste et marchand d’art au surplus de ses autres activités, il expose de nombreux artistes, à commencer par Paul Cirou, Corot et Van Gogh, le 18 février 1904. C’est à cette occasion que Rodin lui achète trois toiles, quelques jours avant le vernissage, le 5 février : un “Whistler”, un “Gauguin” et un “Van Gogh”. Rongé par le doute sur leur authenticité, il adresse à Soullié la présente lettre pour demander un dédommagement. La réponse de l’intéressé, datée du 4 août et attestée par l’apostille en tête de la première page, précise que les trois toiles proviennent du peintre Émile Schuffenecker, de qui il les a personnellement acquises, puis d’ajouter : « Tout le monde sait que c’est lui qui a la meilleure et la plus grande collection de Gauguin et de Van Gogh. »
Rodin finira par se débarrasser des trois toiles au profit des Moissonneurs, acquit directement auprès de Schuffenecker, qui se trouve aujourd’hui au Musée Rodin (inv. n° P.07304).
Provenance :
Coll. B.L.