VERLAINE, Paul (1840-1896)

Lettre autographe signée « P Verlaine » à Adrien Remacle
Paris, 22 7bre [septembre] 1895, 1 p. in-8° sur bifeuillet vergé

« Sachez que je demeure 39 rue Descartes »

EUR 1.600,-
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Fiche descriptive

VERLAINE, Paul (1840-1896)

Lettre autographe signée « P Verlaine » à Adrien Remacle
Paris, 22 7bre [septembre] 1895, 1 p. in-8° sur bifeuillet vergé
Papier uniformément bruni, quelques taches et petites rousseurs

D’une écriture fébrile, Verlaine indique sa dernière adresse du 39 rue Descartes, trois mois et demi avant d’y mourir


« Mon cher Remacle,
J’ai reçu hier soir, 80 francs de M. Colin, pour mes vers que je viens vous remercier et m’avoir fait placer si bien.
Je forme des vœux bien sincères pour votre prompt rétablissement. J’aurais bien été vous voir, mais nous sommes en plein déménagement et la preuve c’est que dès ceci reçu, sachez que je demeure 39 rue Descartes.
Mille cordialités
P Verlaine »


Logé chez sa maîtresse Eugénie Krantz dans une mansarde rue Saint-Victor depuis le début de l’année 1895, le couple emménage en septembre au premier étage du 39, rue Descartes, derrière le Panthéon. Déjà souffrant de diabète, d’ulcères et de syphilis, les derniers mois du poète virent au supplice. Verlaine sort à peine et correspond avec ses derniers fidèles, lui dont l’irrémédiable déchéance amorcée quelques années auparavant lui valu d’innombrables séjours en hôpitaux. Figure emblématique du poète maudit, le Pauvre Lélian finit par mourir le 8 janvier 1896 d’une pneumonie aiguë.

Après son envoi de 80 francs à Verlaine, l’éditeur Armand Colin (1842-1900) allait faire une première publication de quatre poèmes de ce dernier dans sa Revue pour les jeunes filles du 5 octobre :
« Intermittences », « Sites urbains », « Clochi-clocha » et « En septembre ». Chacun de ces poèmes fut republié dans les Œuvres posthumes de Verlaine, éditées par Messein, en 1911.
Poète et compositeur, Adrien Remacle (1855-1916) fut à partir de 1885 directeur de La Revue contemporaine, à laquelle Verlaine contribua occasionnellement. Remacle fut en retour dédicataire d’un poème dans le recueil Dédicace, qui parait en 1890. Remacle tira des Fêtes galantes un drame-ballet en deux actes, créé à Paris le 9 février 1914 sur la scène du Théâtre idéaliste.

Provenance :
Catalogue G. Morssen, Paris, automne 1968
Collection H.D.

Référence :
Œuvres poétiques complètes, éd. J. Borel, Pléiade, p. 1033-1036 (pour « [les] vers »)

Lettre inédite