RIVIÈRE, Jacques (1886-1925)

RIVIÈRE, Jacques (1886-1925)

Lettre autographe signée « Jacques Rivière » [à André Salmon]
Paris, 3 mai [1921 ?], 2 p. in-8°
En-tête de la Nouvelle revue française

Rivière tente de fixer une date de publication pour le prochain roman d’André Salmon

« Mon cher ami,
Je dirais : “Bénie soit l’erreur qui me vaut de vous une lettre si franche, si cordiale et si noble !” Mais il y a erreur (qu’ai-je donc bien pu dire sur cette carte hâtive que je vous ai laissée l’autre soir ?).
L’Âge de l’humanité [l’ouvrage parait bien en 1921] n’a pas pu me décevoir, puisque mes assommantes occupations ne m’ont pas encore permis d’y jeter le moindre coup d’œil. Si je vous demandais, en même temps, le Saint-André [le roman ne sera publié par Gallimard qu’en 1936], c’était pour pouvoir lire les deux à la fois et voir duquel des deux des fragments se laisseraient le mieux extraire. Puisque Saint André n’est pas prêt, je puiserai dans l’Âge de l’humanité.
Sera-ce pour juin ou juillet ? Je ne puis encore vous le dire, mon prochain numéro que je croyais arrêté se trouvant brusquement, du fait de circonstances trop longues à expliquer, remise au creuset. Mais je vous fixerai bientôt.
Merci encore de tout ce que vous me dites et croyez-moi votre très amicalement dévoué
Jacques Rivière »

Romancier et critique d’art, André Salmon (1881-1969) est l’un des grands défenseurs du cubisme avec Guillaume Apollinaire et Maurice Raynal. Ses fréquentations avec le cercle artistique parisien du début du XXe siècle en font une figure majeure de la bohème montmartroise de l’époque.
Nommé à la tête de la NRF en 1919, Jacques Rivière y déploie un remarquable talent de découvreur. Son influence est considérable. Il fait publier Marcel Proust, François Mauriac, Paul Valéry, Saint-John Perse, entre autres. Il s’éteint brutalement de la fièvre typhoïde en 1925.