BALZAC (de), Honoré (1799-1850)

Lettre autographe signée « de Balzac » à Charles Motte
[Paris], 8 8bre [octobre 1831], 2 p. in-8°

« Permettez-moi d’ajouter sérieusement que je vous offre mon livre »

EUR 4.800,-
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Fiche descriptive

BALZAC (de), Honoré (1799-1850)

Lettre autographe signée « de Balzac » à l’éditeur Charles Motte
[Paris], 8 8bre [octobre 1831], 2 p. in-8°, adresse autographe sur la quatrième page
Quelques petites taches superficielles, pli central discrètement renforcé, infimes manques sans atteinte au texte
Quelques mots caviardés de la main de Balzac

Balzac fait parvenir à son correspondant ses Romans et contes philosophiques, parmi lesquels figurent La Peau de chagrin et Le Chef d’œuvre inconnu


« Mon cher Monsieur Motte, je n’ai pas perdu le souvenir des obligations que j’ai contractées envers vous – Vous m’avez donné de charmantes lithographies et je vous promis de vous faire des articles. Ils n’ont point été faits et cette conduite constituerait une sorte d’indélicatesse très éloignée de mon caractère ; mais La Mode a changé de maîtres à cette époque(1); je me suis brouillé avec Le Temps ; et les occasions de vous servir n’ont pas répondu au désir que j’en avais. Voilà l’histoire de mon manque de foi apparent ; perdonate mi.
Je n’ai pas osé vous faire demander le prix de mon album, mais voulez-vous me permettre de vous offrir un échange de nos productions ; échange auquel vous perdez, mais au moins avec le temps, la quantité de mes produits finira peut-être par équivaloir à la qualité des vôtres et ma conscience sera plus tranquille – Maintenant permettez-moi d’ajouter sérieusement que je vous offre mon livre [Romans et contes philosophiques] comme un témoignage de notre ancien voisinage(2), et comme une marque de profonde estime pour vous qui n’êtes pas le moindre artiste parmi ceux dont vous traduisez les œuvres.
Agréez mes compliments affectueux
8-8bre de Balzac.
Il va sans dire, qu’aussitôt que par ma position journalistique je pourrai vous être utile vous n’aurez qu’à demander – pour le moment, je serais en mesure à l’Artiste(3) et j’ai des amis au Messager(4). »


1- Balzac cessa de collaborer avec la revue hebdomadaire La Mode (fondée par Émile de Girardin) après décembre 1830
2- En 1826-1828, Charles Motte avait habité 13, rue des Marais-Saint-Germain (l’atelier de Delacroix était au n° 17) et avait donc été le voisin de Balzac imprimeur.
3- Le premier numéro de L’artiste, fondé par Achille Ricourt, est du dimanche 6 février 1831. En octobre 1831, Balzac était en bons termes avec Ricourt. Il n’en était plus de même en octobre 1832, le directeur de L’Artiste ayant fait reproduire Le Colonel Chabert dans Le Salmigondis sans l’autorisation de son auteur.
4- Charles Rabou et Philarète Chasles (préfacier des Romans et contes philosophiques en 1831)

Parmi l’édition des Romans et contes philosophiques envoyées ici par Balzac à son correspondant figurent entre autres :
-La Peau de chagrin
-Le Chef-d’œuvre inconnu (publié à l’époque sous le titre Maître Frenhofer)
-L’auberge rouge
-Adieu
-Le Réquisitionnaire
-El Verdugo

Ces œuvres furent rattachées quinze ans plus tard à La Comédie humaine

Charles Motte (1784-1836) est l’un des plus importants lithographes et éditeurs français pendant la Restauration.

Provenance :
Catalogue Charavay 698, oct. 1957, n°26947

Bibliographie :
Correspondance
, t. I, éd. Roger Pierrot et Hervé Yon, 2006, Pléiade, p. 413-414, n°31-103 (incorrectement transcrite par endroits, nous rétablissons ici le texte exact)