BORGES, Jorge Luis (1899-1986)

Carte-lettre autographe signée de ses initiales à Ricardo Güiraldes
[Buenos Aires, 7 décembre 1926], 1 p. petit in-8°

« Ya con un pie en el estribo en literales vísperas de empamparme »

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Fiche descriptive

BORGES, Jorge Luis (1899-1986)

Carte-lettre autographe signée de ses initiales à Ricardo Güiraldes
[Buenos Aires, 7 décembre 1926], 1 p. petit in-8°
Adresse autographe (de la main de Borges) et compostage au verso :
Sr don Ricardo Güiraldes – La Porteńa – San Antonio de Areco [la grande propriété rurale des Güiraldes]
Rousseurs et petites taches

Güiraldes reçoit de Borges une affectueuse épître pour la récente parution de son roman devenu culte : Don Segundo Sombra


Traduction de l’espagnol

« Avec déjà un pied sur l’étrier et littéralement sur le point de me perdre dans la pampa, puisque je pars à Vértiz (F.C.S. au cas où) ce soir, je vous informe à la hâte que [Ricardo] Sáenz Hayes doit déjà être en train de se vanter de la capture prochaine du père ou du témoin de Don Segundo. J’ai déjà informé S[áenz] H[ayes] de votre résignation et de vos remerciements… »

Texte original

«Ya con un pie en el estribo en literales vísperas de empamparme, porque me voy a Vértiz (F.C.S. por si acaso) esta noche, le garabateo rápidamente que ya Sáenz Hayes estará ufanándose de la pronta captura del padre o testigo de Don Segundo. Ya le avisé à S.H. su resignación y agradecimiento…»


Témoignage d’affection entre deux des plus grandes figures littéraires argentines du 20e siècle, Borges dira plus tard avoir toutefois préféré l’amitié qui le liait à Güiraldes plutôt que ses écrits. Dans une interview accordée à Osvaldo Ferrari, Borges revient sur Don Segundo Sombra, qui le rappelait à la « visible bonté » de son ami, mais aussi la pampa, les gauchos, thèmes auquels Borges est resté très attaché toute sa vie durant.

Ricardo Güiraldes (1883-1927) était issu d’une riche famille aristocratique de Buenos Aires. Il voyagea dans le monde entier, s’imprégna de littérature française moderne et fut l’une des figures de l’avant-gardisme argentin. Il est resté connu pour son roman Don Segundo Sombra, dont il commença la rédaction à Paris ; cette œuvre, qui dépeint la vie d’un gaucho, est l’une des œuvres-maîtresses du criollisme, mouvement littéraire régionaliste exaltant le particularisme ethnique et géographique hispano-américain.

Référence :
Borges en Dialogues, Osvaldo Ferrari, Agora, 1984, p. 93