COCTEAU, Jean (1889-1963)

Lettre autographe signée de son étoile à Jean Marais
S.l.n.d [1940], 1 p. grand in-4°

« J’ai décidé de tenir le coup et je le tiendrai même si c’est dur »

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Fiche descriptive

COCTEAU, Jean (1889-1963)

Lettre autographe signée de son étoile à son « Jeannot » [Jean Marais]
S.l.n.d [1940], 1 p. grand in-4°
Infimes salissures en marge supérieure gauche

Tendre lettre à son amant Jean Marais pour lequel il voue un amour indéfectible, en dépit des vicissitudes de la vie et du chaos de la Seconde Guerre mondiale


« Mon Jeannot
Inutile de te décrire le réveil après ton départ. Tu te le représentes ! Mais je garde bon espoir en ton étoile et en le nôtre et je ne laisserai pas chômer la chance.
Ta petite maquette
[pour les décors de Britannicus] me tient compagnie et Cola aboie devant. J’ai décidé de tenir le coup et je le tiendrai même si c’est dur. Mes yeux me brûlent encore. J’irai chez l’occultiste lundi. Pour les impôts c’est grave et l’homme que nous avons ici va s’arranger pour que cela ne me ruine pas. De toute manière c’est énorme. Mon Jeannot ce n’est rien à côté de ta tendresse et de notre bonheur de vivre l’un contre l’autre de près comme de loin. Je vais laisser passer cette semaine très lourde à cause du théâtre. Ensuite je m’organise afin d’aller te voir coute que coute. J’adore et je te bénis. ☆ »


Jean Marais est mobilisé sur le front aux premières heures de la Seconde Guerre mondiale. En Mai 1940, l’Allemagne envahit la France, Cocteau se réfugie à Perpignan. Après l’armistice du 22 juin 1940, le régiment de Marais s’étant volatilisé, le tandem Cocteau – Marais rentre à Paris, sous occupation allemande. Comme Sacha Guitry et bien d’autres, Cocteau décide de remonter sur les planches avec la reprise des Parents terribles, pièce vite interdite car, selon le journal collaborationniste Je suis partout, « Cocteau incarne la décadence qui a fait vaciller la France ».
Marais et Cocteau resteront unis jusqu’à la mort de ce dernier, en 1963.

Bibliographie :
Jean Cocteau – Lettres à Jean Marais, Albin Michel, 1987, n°117