[HUGO] Juliette DROUET (1806-1883)
Lettre autographe à Victor Hugo
Paris, 20 avril [18]77, 4 pp. in-24°
« Le mien d’avis, est de te complaire en tout par tout et toujours et de t’adorer à deux genoux »
Fiche descriptive
[HUGO] Juliette DROUET (1806-1883)
Lettre autographe à Victor Hugo
Paris, 20 avril [18]77, 4 pp. in-24° sur papier vergé
Discrète trace d’onglet sur la première page
Rare lettre d’amour de la vieillesse – Juliette a 71 ans, et Victor 75
Provenant de la collection B. & R. Broca
« et je vais contenter mon cœur avant ma faim : à tout seigneur, tout honneur, c’est bien le moins. Je crois que tu n’étais pas là hier quand madame Ménard1 m’a dit qu’elle pensait que madame Alice2 serait ici le 30 de ce mois mais qu’elle voulait t’en faire la surprise n’étant pas assez sûre d’avance d’être revenue à cette date. C’est pour cela qu’elle préférait ne te donner l’avis de son retour que pour le premier mai. Dans les deux cas nous n’avons plus que dix à douze jours de patience à avoir pour revoir nos chers petits voyageurs. Seulement il faudra nous garder d’encombrer notre table pendant les trois ou quatre jours qui précèdent cette arrivée afin d’être tout au bonheur de reprendre possession de nos chers petits. En attendant, épuisons, puisque cela te plaît, toutes les invitations obligatoires. Est-ce ton avis ? Le mien, d’avis, est de te complaire en tout par tout et toujours et de t’adorer à deux genoux. »
[1] Aline Ménard-Dorian (1850-1929). Fille du ministre Pierre-Frédéric Dorian, elle épouse Paul Ménard-Dorian (qui prend son nom) en 1869. Elle tient un salon républicain. Sa fille Pauline épousera George Hugo en 1894. Son salon est dreyfusard. Elle a inspiré à Proust le personnage de Mme Verdurin.
[2] Il s’agit d’Alice Lehaene (1847-1928). Orpheline, pupille de Jules Simon, elle épouse Charles Hugo le 17 octobre 1865. Elle donne naissance à Georges, né en 1867 et mort d’une méningite un an plus tard ; le prénom de l’enfant défunt est donné de nouveau à son frère cadet qui naît quelques mois plus tard, en 1868, suivi l’année suivante de sa sœur Jeanne.
Il s’agit peut-être de la seule lettre de Juliette à Victor encore en mains privées pour l’année 1877. En effet, l’ensemble du corpus de lettres pour cette année se trouve aujourd’hui à la BnF (NAF 16398).
Provenance :
Collection B. & R. Broca
Lettre inédite