HUGO, Victor (1802-1885)

Lettre autographe signée « Victor H » à Joséphine Trébuchet
Bruxelles, le 19 décembre [1851], 1 page in-8 sur double feuillet

« J’ai lutté pour le droit, pour le vrai, pour le juste, pour le peuple, pour la France »

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Fiche descriptive

HUGO, Victor (1802-1885)

Lettre autographe signée « Victor H » à Joséphine Trébuchet
Bruxelles, le 19 décembre [1851], 1 page in-8 sur double feuillet
Traces de pliures dues à l’envoi d’origine

Vibrante et précieuse lettre de Victor Hugo rédigée aux premières heures de son exil depuis Bruxelles, dix-sept jours après le coup d’État de Napoléon III


« Bruxelles – 19 Xbre
Ma femme me dit toutes vos charmantes bontés, chère cousine, comment vous remercier. Hélas ! je n’ai plus le bras long, sans quoi, je vous embrasserais de Bruxelles à Paris.

Dites à mon cher et bon cousin que mon cœur est plein de lui. J’ai lutté pour le droit, pour le vrai, pour le juste, pour le peuple, pour la France, contre le crime sous toutes ses formes, depuis la trahison jusqu’à l’atrocité. Nous avons succombé, mais vaillamment et fièrement, et l’avenir est à nous. Dieu soit loué toujours !
Je vous baise les mains, ma cousine.
Victor H.
Embrassez ma chère fille pour moi. »


Dès le coup d’État du 2 décembre 1851 par Napoléon III, Victor Hugo est recherché pour son opposition à l’empereur et pour avoir tenté, en vain, d’organiser la résistance en soulevant les masses populaires parisiennes. 25,000F (de récompense) sont promis à qui le capturera. Le 11 décembre, Hugo, muni d’un faux passeport, quitte Paris vers Bruxelles par le train de 20h sous le nom de Jacques-Firmin Lanvin. Il est seul.

Le 19 décembre également, Hugo écrit à Paul Meurice : « Si nous pouvions coloniser un petit coin de terre libre ! L’exil ne serait plus l’exil. Je fais ce rêve »

Ce petit « coin de terre libre » est d’abord l’île anglo-normande de Jersey, puis celle de Guernesey, où il s’installe dès 1855. L’exil hugolien s’étire sur près de vingt ans.

Après la capitulation de Napoléon III suite au cuisant échec de l’armée française à Sedan le 1er septembre 1870, Victor Hugo revient en France le 5 du même mois et prononce ces mots, qui resteront dans l’histoire :
« Citoyen, j’avais dit : Le jour où la République rentrera, je rentrerai. Me voici. […] Défendre Paris, garder Paris. Sauver Paris, c’est plus que sauver la France, c’est sauver le monde. Paris est le centre même de l’humanité. Paris est la ville sacrée. Qui attaque Paris attaque en masse tout le genre humain. […] Serrons-nous tous autour de la République en face de l’invasion et soyons frères. Nous vaincrons. C’est par la fraternité qu’on sauve la liberté. »

Voir l’article de Jean-Marc Hovasse au sujet de cette lettre